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MSF demande au Canada de veiller à ce que les médicaments et vaccins mis au point avec des fonds publics canadiens soient abordables et accessibles

29 octobre 2020 – L’organisation internationale d’aide médicale et humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF) a remis une pétition comptant plus de 91 000 signatures à la ministre de la Santé du Canada, l’hon. Patty Hajdu, appelant le gouvernement canadien à prendre des mesures immédiates pour assurer un accès juste, abordable et équitable à tous les médicaments, vaccins ou autres technologies de la santé mis au point avec des fonds publics canadiens, y compris toute innovation élaborée en réponse à la pandémie de COVID-19.

MSF et ses sympathisants demandent au Canada d’assortir de conditions le financement qu’il accorde à la recherche et au développement médical, exigeant des bénéficiaires qu’ils garantissent l’abordabilité, la disponibilité et l’accessibilité des médicaments et vaccins développés avec des fonds publics pour ceux qui en ont le plus besoin. Selon MSF, sans action immédiate pour inclure de telles garanties, le gouvernement canadien risque de dépenser des milliards pour mettre au point de nouveaux médicaments qui seront simplement vendus à des entreprises pharmaceutiques privées qui en fixeront les prix hors de la portée des patients et des systèmes de santé, notamment au Canada.

« Il est inacceptable que des médicaments ou des vaccins ayant le potentiel de sauver des vies et qui sont développés avec des fonds publics canadiens, c’est-à-dire payés par les contribuables du Canada, puissent être inabordables pour ceux qui en ont besoin, au Canada ou ailleurs dans le monde », a déclaré Dr Jason Nickerson, conseiller aux affaires humanitaires de MSF. « Les fonds publics doivent produire des biens publics. Il devrait être obligatoire pour toute institution ou organisation recevant des fonds publics de veiller à ce que les médicaments, vaccins et autres technologies de la santé développés avec le soutien des Canadiens soient rendus abordables et accessibles à tous ceux qui en ont besoin. »

La vie avant le profit

La COVID-19 a mis en lumière le fait que le financement public est essentiel pour développer les médicaments dont nous avons besoin. Le Canada à lui seul a déjà alloué plus d’un milliard de dollars à la recherche et au développement sur la COVID-19 et consacre chaque année des centaines de millions de dollars à la R et D médicale. Ce sont d’importants investissements qui mènent à la découverte de nouveaux médicaments et vaccins vitaux. Et pourtant, bien qu’ils aient été développés avec des fonds publics, ils deviennent la plupart du temps la propriété d’entreprises pharmaceutiques privées, qui sont libres de fixer les prix à leur guise, donnant souvent la priorité à leurs propres profits plutôt qu’à l’accès des patients.

« Ce système ne peut pas continuer ainsi », a poursuivi Jason Nickerson. « Le Canada devrait insister pour inclure des engagements exécutoires d’accès et d’abordabilité dans tout accord de licence entre les instituts de recherche financés par l’État et l’industrie pharmaceutique, afin d’exiger que les produits résultants soient offerts à des prix équitables et qu’ils soient accessibles aux patients et aux systèmes de santé. Lorsque le public investit pour développer des médicaments vitaux, le public devrait être en mesure de garder un certain contrôle sur ce qu’il a payé. »

Médecins Sans Frontières (MSF) est l’une des principales organisations d’aide médicale et humanitaire indépendantes au monde. MSF a lancé la Campagne d’accès aux médicaments en 1999. L’objectif de cette campagne est d’améliorer l’accès et de mettre au point des médicaments, vaccins et tests diagnostiques abordables, pratiques et efficaces pour lutter contre des maladies négligées.