Hamdi AL-Tamaki and Mohamemd Abbas are Syrian refugees working as MSF logisticians in the COVID-19 treatment centre in Zaatari camp. A logistics team is working to ensure the provision of uninterrupted services to our patients in the COVID-19 treatment center. 21 October 2020. © MSF/Mohammed Sanabani
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MSF répond à la COVID-19 dans le plus grand camp de réfugiés de Jordanie

 

Un mois après le premier cas confirmé de COVID-19 dans le camp de réfugiés de Zaatari en Jordanie, Médecins Sans Frontières (MSF) a jusqu’à présent reçu sept patients à son centre de traitement de la COVID-19 dans le camp.

Le centre MSF de 30 lits, géré en collaboration avec le ministère jordanien de la Santé, les autorités locales, le HCR et d’autres organisations du camp, fournit des soins médicaux aux personnes présentant des symptômes légers ou modérés de la maladie. Les patients dans un état grave ou critique sont orientés vers les hôpitaux du ministère de la Santé désignés.

 

La COVID-19 en Jordanie

La Jordanie a enregistré son premier cas confirmé de COVID-19 en mars 2020, et le gouvernement a réagi rapidement en mettant en œuvre des mesures préventives strictes pour endiguer la propagation du virus, entre autres en fermant complètement ses frontières terrestres, maritimes et aériennes, et en imposant des confinements sur plusieurs semaines et des couvre-feux prolongés. Malheureusement, l’assouplissement progressif des mesures de confinement en juin a mené à l’augmentation régulière des cas confirmés à travers le pays, qui ont atteint le gouvernorat de Mafraq où se trouve le camp de Zaatari.

Baraáh Mazen, infirmière MSF au centre de traitement de la COVID-19 de Zaatari, enfile une blouse de protection avant d’aller s’occuper des patients infectés.MSF/Mohammed Sanabani

« Nous surveillons la situation sanitaire de la population à Zaatari depuis mars, car une épidémie dans un camp peut se propager rapidement », a déclaré Gemma Dominguez, chef de mission MSF en Jordanie. « Dans un camp de réfugiés densément peuplé, il peut être très difficile pour les gens de suivre des mesures préventives simples telles que le lavage des mains, le port d’un masque et la distanciation physique. »

Dans un camp de réfugiés densément peuplé, il peut être très difficile pour les gens de suivre des mesures préventives simples telles que le lavage des mains, le port d’un masque et la distanciation physique.

Gemma Dominguez | Chef De Mission De Msf En Jordanie

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Établi en 2012, le camp de réfugiés de Zaatari, situé près de la frontière nord de la Jordanie avec la Syrie, abrite aujourd’hui environ 76 000 réfugiés syriens qui ont fui les violences persistantes dans leur pays pour trouver la sécurité en Jordanie voisine.

Une couche supplémentaire de vulnérabilité

 

L’émergence récente du nouveau coronavirus dans le camp de Zaatari et les restrictions mises en place au début de la pandémie afin de limiter la propagation du virus ont ajouté une autre couche de difficulté pour les réfugiés vulnérables vivant loin de chez eux depuis années. Les restrictions de mouvement et les couvre-feux ont forcé la fermeture des magasins et ont affecté la capacité des gens à quitter le camp pour travailler, ce qui a perturbé les moyens de subsistance.

Les habitants du camp ont également peur de contracter le virus et de subir son impact inévitable sur leur vie.

« Certaines personnes qui présentent des symptômes s’apparentant à la COVID-19 ne parlent pas de leurs symptômes et préfèrent garder le silence », explique le Dr Ahmed Sabah, médecin MSF à Zaatari. « Les gens ont peur de devoir se mettre en quarantaine et d’être séparés de leur famille. Imaginez une mère avec quatre enfants se renseignant sur le sort de ses enfants si elle devait être placée en quarantaine : « Qu’arrivera-t-il à mes enfants et qui prendra soin d’eux si nous sommes séparés à cause de ce virus? », m’a-t-elle demandé.

 

Dr Ahmen Sabah | Medecin Msf

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Pendant des jours, Majd, un patient syrien de 23 ans vivant dans le camp de Zaatari, a souffert d’une fièvre persistante et d’étourdissements inexpliqués, qui l’ont finalement conduit au centre de traitement médical de MSF. Il reste au centre en attendant avec impatience de recevoir le résultat de son test de dépistage de la COVID-19.

« Je suis à l’hôpital MSF depuis deux jours. Je ne tousse pas et je n’ai pas le nez qui coule, c’était seulement une fièvre persistante qui a fini par disparaître. Maintenant, j’attends le résultat de mon test; s’il est négatif, je pourrai rentrer chez moi, mais s’il ne l’est pas, je devrai rester ici et recevoir des soins médicaux. Si mon test s’avère positif, c’est quelque chose qui échappe à ma volonté, mais Dieu m’aidera, je ne suis pas inquiet. »

 

MSF en Jordanie

 

MSF travaille en Jordanie depuis 2006, où elle gère un hôpital de chirurgie reconstructive à Amman et deux cliniques dans le gouvernorat d’Irbid pour les réfugiés syriens et les Jordaniens vulnérables souffrant de maladies chroniques. Toutes les installations médicales de MSF appliquent des mesures strictes de prévention et de contrôle des infections afin de protéger les patients et le personnel.

En 2020, les équipes MSF ont réalisé 13 517 consultations médicales et distribué des médicaments pour des maladies chroniques à plus de 5 000 patients, à la fois des réfugiés syriens et des Jordaniens vulnérables, tandis que l’équipe des visites à domicile a effectué 1 654 visites. À Amman, MSF continue d’admettre des patients de toute la région dans son hôpital de chirurgie reconstructive. MSF a également fait des dons et offert de la formation à l’Association médicale de la Jordanie.