Des réponses à vos questions sur notre travail à Gaza


Questions fréquemment posées à propos de notre travail à Gaza, et de notre engagement d’impartialité et de neutralité

Le personnel de MSF soigne un jeune patient à l'hôpital Al Shifa. Gaza, 19 octobre 2023.

Médecins Sans Frontières (MSF) travaillait en Palestine avant la guerre actuelle, et continue de le faire. Elle y fournit des soins médicaux et une assistance dont le besoin se fait cruellement sentir dans un contexte politique qui évolue sans cesse, et parfois rapidement. Voici quelques-unes des questions qui nous sont fréquemment posées sur notre travail dans le cadre de la crise qui sévit actuellement. 

Pourquoi MSF s’exprime-t-elle sur le conflit à Gaza? 

Le témoignage est l’un des piliers de notre identité. Notre objectif est d’attirer l’attention sur les problèmes qui sont à l’origine des besoins et des urgences qui touchent les gens dans les endroits où nous fournissons une assistance médicale et humanitaire.  

Nous avons d’ailleurs une longue tradition de prise de parole et de plaidoyer. C’est le cas notamment lorsque des gouvernements ou d’autres acteurs mettent en œuvre des politiques qui menacent la santé et la sécurité des communautés ou de notre personnel, comme ce fut le cas dans les conflits en Syrie, au Yémen et en Afghanistan, par exemple.  

Le droit international humanitaire (DIH) et les règles de la guerre exigent des militaires qu’ils fassent la distinction entre les personnes civiles et les combattants. Le DIH exige aussi que les militaires interdisent les attaques qui causent des dommages disproportionnés aux personnes civiles et aux biens de caractère civil. La manière dont Israël mène cette guerre provoque des morts et des souffrances massives parmi la communauté civile palestinienne et à ce titre, le conflit ne respecte pas ces normes et ces lois.  

Les installations médicales et leurs environs ont été attaqués à plusieurs reprises ou ont fait l’objet d’ordres d’évacuation par les forces israéliennes. Cela a rendu l’accès aux soins de santé extrêmement dangereux pour les gens et a mis en danger la vie du personnel médical. C’est pourquoi nous avons le devoir de nous exprimer et d’exiger un cessez-le-feu immédiat. 

Pourquoi vos propos sont-ils si critiques à l’égard d’Israël? Pourquoi ne parlez-vous pas du Hamas? 

En tant qu’organisation humanitaire, nous pleurons toutes les vies civiles perdues, et la grande majorité des victimes de ce conflit sont des personnes civiles, dont de nombreuses personnes âgées, des femmes et des enfants. Cette violence contre les gens n’est jamais justifiée et toutes les personnes civiles méritent d’être protégées. 

Les propos de MSF s’appuient sur ce que les patients, les patientes et notre personnel nous disent voir sur le terrain à Gaza, où la campagne militaire et le siège israéliens ont eu des conséquences dévastatrices. Le système de santé s’est effondré et les hôpitaux sont à court de médicaments, de fournitures médicales et de carburant pour les générateurs. Les gens ont un accès limité à la nourriture, à l’eau, aux abris et à l’électricité. Et le nombre de morts ne cesse d’augmenter.

Pourquoi MSF appelle-t-elle à un cessez-le-feu? N’êtes-vous pas une organisation non partisane? 

Nous appelons à un cessez-le-feu durable parce que les attaques généralisées et indiscriminées contre les personnes civiles – et notamment les attaques contre les soins de santé – ont rendu impossible l’acheminement de l’aide humanitaire nécessaire à Gaza. 

MSF offre une assistance médicale humanitaire aux personnes en fonction de leurs besoins, sans distinction de race, de religion, de sexe ou d’appartenance politique. En tant qu’organisation médicale, nous nous efforçons de combler les lacunes les plus importantes en matière de soins de santé. 

Nous n’avons pas d’autre objectif que d’aller là où les besoins sont les plus grands, et de soigner les gens. C’est précisément ce que nous nous efforçons de faire actuellement à Gaza, de surcroît dans un contexte où il manque de médicaments, de matériel médical et de carburant pour les générateurs.

Comment MSF répond-elle aux critiques selon lesquelles elle serait anti-israélienne ou antisémite? 

MSF prend très au sérieux toute allégation d’antisémitisme. À tout moment, MSF emploie environ 68 000 personnes dans ses projets et ses bureaux. Toute forme de sectarisme ou de discrimination de la part du personnel de MSF est inacceptable. 

Nous ne pensons pas que la critique à l’endroit des politiques du gouvernement israélien relève ou soit équivalente à de l’antisémitisme. 

MSF s’exprime lorsque des gouvernements ou des acteurs mettent en œuvre des politiques qui nuisent à la santé et à la sécurité des gens ou de notre personnel. La manière dont Israël mène cette guerre provoque des morts et des souffrances massives parmi la communauté civile palestinienne. Elle met aussi notre personnel en danger. Cela ne respecte pas les normes et les lois de la guerre. 

Aucun État n’est à l’abri des critiques. 

En tant qu’organisation humanitaire, nous pleurons toutes les vies civiles perdues, et la grande majorité des victimes de ce conflit sont des personnes civiles, dont de nombreuses personnes âgées, des femmes et des enfants. Cette violence contre les gens n’est jamais justifiée et toutes les personnes civiles méritent d’être protégées. 

Quelles sont les relations de MSF avec le Hamas à Gaza? 

MSF travaille avec le ministère de la Santé à Gaza. C’est par son intermédiaire que nous coordonnons notre travail. Lorsqu’il s’agit d’assurer la sécurité de nos équipes à Gaza, nous restons en contact avec le ministère de l’Intérieur de Gaza, tout comme nous restons en contact avec les autorités israéliennes. MSF travaille dans plus de 70 pays à travers le monde. Partout où il y a des conflits armés, nous restons en contact avec tous les différents acteurs pour assurer la sécurité de nos équipes et de nos activités. 

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