10 moments marquants de la dernière décennie pour MSF
Voici un aperçu de quelques-unes des urgences humanitaires auxquelles Médecins Sans Frontières (MSF) a répondu au cours des 10 dernières années.
2010 – Séisme en Haïti
Le lendemain du séisme du 12 janvier, MSF a lancé l’une des plus grandes interventions d’urgence de son histoire. Les blessés et les morts se comptaient par centaines de milliers, et des millions de personnes ont vu leur maison détruite. En octobre, après la survenue d’une épidémie de choléra, MSF a mobilisé des centaines de membres du personnel pour répondre à la situation. Elle a ouvert plus de 50 centres de traitement du choléra à travers Haïti, lancé de vastes campagnes de sensibilisation auprès du public et prodigué des soins à plus de 100 000 patients.
MSF continue de travailler en Haïti et y a même ouvert un hôpital en 2019.
2011 – Crise en Somalie
Une sécheresse dévastatrice, un conflit prolongé, un système de santé effondré et un accès restreint pour les organisations d’aide ont aggravé la crise humanitaire en Somalie en 2011. Des centaines de milliers de Somaliens ont fui vers la capitale Mogadiscio, ou de l’autre côté de la frontière avec le Kenya ou l’Éthiopie, pour chercher de l’aide. Affaiblis et mal nourris, beaucoup vivaient dans des conditions d’insalubrité et de surpeuplement, avec un accès très restreint à l’eau potable.
À Mogadiscio, MSF a intensifié ses activités en ouvrant 12 nouveaux centres de santé. MSF y offrait divers services médicaux : soins de santé de base, chirurgie, soutien nutritionnel, traitement du choléra et de la rougeole, vaccinations et soins maternels. Elle a également fourni des articles de secours aux populations déplacées et locales.
En novembre 2019, MSF a répondu aux inondations en Somalie.
2012 – Déplacement au Soudan du Sud
Dans le comté de Maban, dans l’État du Nil supérieur, environ 110 000 personnes déplacées dans quatre camps sont devenues entièrement dépendantes des organisations humanitaires. Cependant, l’intervention n’a pas été en mesure de répondre à leurs besoins, même aux plus élémentaires. Dans certains camps, le taux de mortalité atteignait le double du seuil d’urgence.
MSF a appelé à une aide humanitaire accrue : ses équipes géraient déjà trois hôpitaux de campagne et sept cliniques de proximité dans les camps, réalisaient jusqu’à 8 000 consultations médicales par semaine et soignaient des personnes souffrant des effets du manque de nourriture et d’eau et de longs trajets à pied. Le personnel a fourni des traitements contre la malnutrition, les infections cutanées et respiratoires, et la diarrhée. Pour améliorer les conditions d’approvisionnement en eau, MSF a également mis en place des puits de forage et des pompes manuelles.
En 2019, de graves inondations sont survenues au Soudan du Sud. Face à la crise, MSF a agi en évaluant les besoins d’urgence dans les zones touchées et en fournissant de l’aide.
2013 – Guerre civile en Syrie
Le conflit en Syrie a dévasté un système de santé jadis fonctionnel. Comme certaines régions du pays étaient inaccessibles aux organisations humanitaires, les besoins médicaux découlant indirectement de la violence étaient en grande partie non signalés et invisibles. Initialement, MSF fournissait des soins chirurgicaux d’urgence et de traumatologie dans le nord du pays. Alors que la situation se détériorait, les activités ont été élargies pour inclure les soins de santé de base, les soins de santé mentale, les services de santé maternelle et des campagnes de vaccination contre la rougeole. En outre, MSF a fait des dons de matériel médical et de médicaments pour traiter des maladies contagieuses telles que la typhoïde, et des affections chroniques telles que l’asthme, le diabète et certaines maladies cardiovasculaires et rénales.
En 2019, le conflit dans le nord-ouest de la Syrie a continué d’engendrer de la peur, des déplacements et des besoins médicaux aigus.
2014 – L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest
La plus grande épidémie d’Ebola de l’Histoire a été officiellement déclarée en Guinée le 22 mars. Elle a fait plus de 11 300 morts dans six pays d’Afrique de l’Ouest, dont plus de 500 travailleurs de la santé.
Au plus fort de l’épidémie, MSF comptait un effectif de près de 4 000 employés nationaux et de plus de 325 employés internationaux. MSF a admis 10 376 patients dans ses centres de traitement Ebola, dont 5 226 étaient des cas confirmés d’Ebola. L’épidémie s’est terminée en juin 2016.
En 2019, la République démocratique du Congo (RDC) a continué d’affronter cette maladie mortelle. MSF vise à accroître l’accès aux soins de santé primaires et à réduire les risques d’infection dans les zones Ebola
2015 – Attaques contre les hôpitaux
En octobre, le centre de traumatologie de MSF à Kunduz en Afghanistan a été attaqué par un avion américain, causant la mort de 14 membres du personnel, 24 patients et 4 soignants. L’hôpital était ouvert depuis 2011 et fournissait des soins médicaux et chirurgicaux gratuits et de haute qualité aux victimes de traumatismes violents et non violents. Au cours de l’année précédente, le personnel avait traité plus de 22 000 personnes et effectué près de 6 000 interventions chirurgicales.
Tout au long de 2015, 106 bombardements aériens et autres ont touché 75 hôpitaux MSF et installations soutenues par MSF, causant des dégâts de degrés variables. De ce nombre, 63 se trouvaient en Syrie, cinq au Yémen, cinq en Ukraine, un en Afghanistan et un au Soudan. Chacune de ces attaques contre des établissements de santé a privé des dizaines de milliers de personnes d’accès à des soins médicaux.
MSF Canada a joué un rôle déterminant dans le lancement d’une campagne en ligne expliquant pourquoi les travailleurs humanitaires ne sont #PasUneCible.
2016 – Crise des réfugiés méditerranéens
Pour les 21 603 migrants secourus par les équipes MSF en 2016, le dangereux voyage a commencé dans des pays comme le Bangladesh, le Nigéria, le Tchad, l’Érythrée, la Syrie et autres pays du Moyen-Orient. Ils ont fui la guerre, la torture, la conscription, le travail forcé, les violations massives des droits de l’homme, la discrimination fondée sur la sexualité, la persécution violente, l’extrême pauvreté et le dénuement. Quelles que soient leurs raisons, tous ceux qui ont été contraints de s’embarquer sur un bateau bondé et impropre à la navigation s’exposaient à un risque énorme. Le bilan des morts en Méditerranée centrale était plus élevé en 2016 que les années précédentes, avec plus d’une personne décédée pour 39 survivants.
En 2019, les équipes MSF ont repris les missions de recherche et sauvetage en Méditerranée. Cependant, le navire de MSF, l’Ocean Viking, continue de faire face à des obstacles au débarquement des migrants.
2017 – La crise des réfugiés rohingyas
Le 25 août, une campagne de violence concertée a été déclenchée par l’armée birmane contre les Rohingyas dans l’État de Rakhine, ce qui a poussé plus de 660 000 personnes à fuir de l’autre côté de la frontière avec le Bangladesh, dans le district de Cox’s Bazar. À la fin de l’année, la population totale de réfugiés rohingyas avait atteint plus de 830 000. La plupart des Rohingyas vivent dans des abris précaires au sein de camps fortement surpeuplés, propices aux glissements de terrain et aux inondations, et où les conditions d’hygiène et d’assainissement sont désastreuses. Devant la gravité de la situation, MSF a intensifié ses opérations en gérant 19 postes de santé, trois centres de santé primaires et quatre centres de soins hospitaliers. Entre juillet et décembre, le nombre de patients traités par MSF est passé de 200 à 2 000 par jour.
En 2019, MSF a continué à fournir des soins médicaux aux populations rohingyas en situation de précarité.
2018 – Dénoncer la crise de santé mentale à Nauru
Après 11 mois d’intervention et sans avertissement, le gouvernement du Nauru a informé MSF en octobre que nos services n’étaient plus nécessaires et devaient cesser dans les 24 heures, privant soudainement des centaines de patients des soins dont ils avaient désespérément besoin. En décembre, MSF a publié le premier rapport indépendant démontrant l’ampleur de l’urgence de santé mentale. Près de la moitié de nos patients nauruans avaient besoin d’un traitement contre la psychose. Parmi les réfugiés et demandeurs d’asile que nous avons traités, 30 % avaient tenté de se suicider et 60 % y avaient déjà songé. Alors que la plupart des patients nauruans montraient des signes d’amélioration sous les soins de MSF, contre seulement 11 % des patients réfugiés et demandeurs d’asile, on a pu confirmer le lien entre leur confinement indéfini et la détérioration de leur santé mentale.
MSF Canada continue de fournir des services de santé mentale dans divers pays et de recruter des spécialistes en santé mentale.
2019 – La route migratoire d’Amérique centrale continue de mettre en danger les populations vulnérables
Les migrants, réfugiés et demandeurs d’asile sont contraints de fuir leurs terres natales du Guatemala, du Salvador et du Honduras en raison de la violence. Leur dangereux voyage les expose à la traite de personnes, à la violence des gangs et aux agressions sexuelles, et met leur vie en danger. De plus, les individus et les familles parcourent des milliers de kilomètres à pied et n’ont pas accès aux soins de santé nécessaires, qu’il s’agisse de soins médicaux, de services de santé mentale et d’un approvisionnement en eau et en nourriture adéquat.
De plus, les politiques migratoires américaines ont contraint des individus à attendre les résultats de leur demande d’asile dans des villes dangereuses comme Tenosique et Matamoros. Ils sont exposés à des enlèvements et à une escalade de la violence.
MSF reconnaît le cycle de violence sans fin et les conséquences des déplacements sur la santé. En 2019, MSF a continué de fournir des services le long des routes migratoires d’Amérique centrale.