des adieux pour combien de temps © Jean-Pierre Amigo
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MSF aide un important hôpital de Kyiv à se préparer à une augmentation potentielle du nombre de blessés

Les 13 et 14 mars 2022, une équipe chirurgicale de Médecins Sans Frontières (MSF) a dispensé de la formation et offert des conseils sur la gestion des afflux massifs de blessés au personnel de l’hôpital pédiatrique Okhmatdyt de 750 lits, l’un des plus grands de Kyiv. Un chirurgien de MSF ayant de l’expérience en chirurgie de guerre a également prêté main-forte au bloc opératoire et conseillé les chirurgiens sur les techniques chirurgicales de guerre.

« Notre chirurgien a réalisé une opération assez délicate, et tout de suite après, les chirurgiens de l’hôpital sont venus lui demander de les former sur ces techniques », explique Anja Wolz, coordonnatrice d’urgence pour MSF en Ukraine. « Cet hôpital compte plusieurs chirurgiens spécialistes, mais aucun chirurgien traumatologue. Ils n’ont donc pas d’expérience avec le débridement [nettoyage des plaies] substantiel qu’il faut pratiquer en cas de blessures par balles et par éclats d’obus. Si une telle blessure n’est pas traitée rapidement ou correctement, l’infection risque de s’installer. Il faut une certaine expérience pour savoir comment aborder ce type de chirurgie – pour assurer que la plaie est nettoyée efficacement et qu’elle pourra guérir adéquatement, et éviter l’infection. »

Martial Ledecq, chirurgien vasculaire à MSF, travaillant au bloc opératoire de l
Martial Ledecq, chirurgien vasculaire à MSF, travaillant au bloc opératoire de l’hôpital Okhmatdyt à Kyiv. 14 mars 2022MSF

Avec les couvre-feux, les sirènes d’alerte à la bombe fréquentes et le personnel réfugié dans des bunkers et ayant des difficultés à se rendre au travail, l’effectif régulier de 2 000 employés de l’hôpital a été réduit à une équipe d’environ 200 personnes. La plupart des patients ont obtenu leur congé de l’hôpital ou ont été réorientés vers d’autres établissements, et les niveaux d’effectifs semblent adéquats pour le moment alors que l’hôpital se prépare à prendre en charge des patients nécessitant des soins traumatologiques. Au moment de la visite de l’équipe de MSF, l’hôpital recevait plusieurs blessés par jour. Prévoyant une augmentation du nombre de blessés, le personnel souhaitait profiter de l’expérience de MSF en médecine de guerre pour s’y préparer au mieux, de plusieurs façons :

  • Événements faisant de nombreux blessés : Le personnel de l’hôpital a voulu affiner ses plans de triage et d’organisation en cas d’arrivée simultanée de plusieurs patients requérant des soins traumatologiques (plan de gestion des afflux de blessés). Un médecin urgentologue de MSF, expérimenté dans les contextes de conflit, a dispensé de la formation sur les meilleures pratiques à adopter en cas d’afflux de blessés à 40 des 200 membres restants du personnel de l’hôpital. De plus, l’équipe de MSF a fait des recommandations quant aux circuits de patients à modifier dans l’hôpital advenant un grand nombre de blessés.
  • Chirurgie traumatologique : Les chirurgiens de l’hôpital sont pour la plupart des spécialistes, donc un chirurgien vasculaire MSF ayant de l’expérience dans les contextes de conflit a dispensé de la formation afin de renforcer leurs compétences en stabilisation et en chirurgie traumatologiques, comme l’enlèvement des balles ou des éclats d’obus, la prévention des hémorragies, le nettoyage efficace des plaies et d’autres éléments essentiels de la chirurgie traumatologique. Cela s’est fait par le biais d’une formation pratique, qui s’est ajoutée à la provision de soutien direct au bloc opératoire.
  • Fournitures : L’hôpital a demandé des conseils sur la façon de gérer ses chaînes d’approvisionnement et l’organisation des articles essentiels de base pour pouvoir prendre en charge un grand nombre de blessés de guerre sur une période prolongée. L’équipe de MSF a évalué les quantités de fournitures de l’hôpital et a fait des recommandations sur l’approvisionnement continu en articles essentiels pour prodiguer des soins traumatologiques.

« Nous avons l’intention de revenir bientôt, si possible, pour poursuivre ce que nous avons commencé lors de la première courte visite », affirme Anja Wolz. « Nous n’avons pas été en mesure de compléter la formation sur les afflux massifs de blessés, et il reste encore beaucoup à faire pour aider à définir les meilleures voies d’accès des patients en cas d’arrivée simultanée d’un grand nombre de victimes. Nous voulons également continuer à examiner les chaînes d’approvisionnement de l’hôpital. Ce sont quelques-unes des principales demandes qui ont été formulées par le personnel de l’hôpital. De plus, nous aimerions donner davantage de formation pratique et de conseils aux chirurgiens, notamment de la formation pratique au chevet du patient et au bloc opératoire. »