MSF teams supporting the Alexandra community healthcare centre following social unrest in two provinces of South Africa which has resulted in access for patients and medical staff being blocked. Amidst widespread looting and violence healthcare services have been understaffed whilst seeing an influx of demand for treatment. The unrest has blocked essential healthcare services Two MSF medical teams are offering support at understaffed emergency departments of a clinic and hospital outside Johannesburg as more patients seek care in the aftermath of the violence and chaos. © Tadeu Andre/MSF
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Afrique du Sud : MSF soutient les centres de santé surchargés et les communautés vulnérables après les violences

Après une semaine d’émeutes dans les provinces du KwaZulu-Natal et du Gauteng, la population continue de ressentir les effets de la violence, et de nombreuses communautés vulnérables, en particulier dans les bidonvilles, signalent des difficultés à accéder à la nourriture et aux soins de santé. Malgré le retour au calme, les établissements de santé sont toujours en difficulté en raison de l’augmentation du nombre de patients.

 

Plus de 270 personnes auraient été tuées dans des émeutes et des pillages qui ont également perturbé l’accès aux services de santé essentiels, à la nourriture, au carburant et à d’autres produits essentiels. Des camions, des magasins et des centres commerciaux ont été incendiés et pillés, ainsi que 90 pharmacies et certains centres médicaux. Des inégalités persistantes, des niveaux élevés de pauvreté, un taux de chômage de plus de 30 % et les retombées économiques dévastatrices d’une année de fermetures successives dues à la COVID-19 ont contribué à exacerber l’exaspération et le désespoir de millions de Sud-Africains.

 

Obstacles à l’accès aux soins médicaux

 

Pendant les émeutes, certains hôpitaux et centres de santé ont été contraints de fermer leurs portes, tandis que d’autres étaient inaccessibles au personnel soignant ou aux patients. Dans de nombreux hôpitaux, les services d’urgence se sont retrouvés en manque de personnel alors qu’ils étaient submergés par un nombre important de patients victimes de blessures traumatiques.

« Médecins Sans Frontières (MSF) a lancé une intervention d’urgence pour apporter un soutien aux communautés et aux établissements de santé touchés par la violence », explique Philip Aruna, chef de l’équipe de soutien de MSF en Afrique australe.

À Johannesburg, les équipes MSF ont réalisé des évaluations dans plusieurs zones touchées et ont fourni du personnel infirmier ayant une expérience de la prise en charge de blessés afin de soutenir les services d’urgence d’une clinique du township d’Alexandra et d’un hôpital de Vosloorus.

 

16 juillet 2021 : des bénévoles nettoient le centre commercial Jabulani à Soweto.James Oatway/MSF

 

« Notre objectif était de permettre à ces services, débordés face au nombre de patients à traiter, de mieux prendre en charge les victimes de blessures traumatiques, alors que certains membres du personnel soignant étaient incapables de se rendre sur leur lieu de travail. Nous prévoyons qu’à mesure que les établissements de santé rouvriront et qu’un sentiment de stabilité reviendra, une vague supplémentaire de patients se rendra dans les centres de santé pour le traitement qu’ils ont retardé pendant les émeutes, ainsi que pour renouveler les ordonnances pour des maladies chroniques, telles que le VIH, la tuberculose, l’hypertension et le diabète », dit Philip Aruna.

Dans la province du KwaZulu-Natal, à Pietermaritzburg, MSF a prêté des concentrateurs d’oxygène de notre projet de longue date à Eshowe à un hôpital local pour garantir que les patients atteints de la forme grave de la COVID-19 soient correctement pris en charge.

Dans cet hôpital, les priorités concurrentes du traitement simultané d’un afflux de cas de traumatisme et de cas de la forme grave de la COVID-19 mettent à rude épreuve les capacités déjà surchargées. Quelques jours après les violences, de nombreux patients recevaient toujours un traitement pour des blessures engendrées par les violences, occupant ainsi des lits de l’unité des soins intensifs ne pouvant pas servir aux cas critiques de COVID-19.

 

Perdre des maisons et des biens

 

À Durban, les équipes MSF apportent également un soutien direct dans le bidonville de Briardene depuis le 18 juillet 2021.

« Environ 250 familles ont perdu leur maison et leurs biens dans les incendies qui ont ravagé les abris de tôle ondulée du bidonville au cours de la semaine des émeutes. Des mères et de jeunes enfants ont été forcés de dormir dehors, et cette communauté avait des difficultés à trouver de la nourriture. De nombreuses personnes n’ont pas pu obtenir de soins médicaux en raison de l’insécurité ou de la fermeture de certaines cliniques », explique Adeline Oliver, infirmière de l’équipe d’urgence MSF.

L’équipe MSF a installé une tente en guise d’abri d’urgence dans le bidonville et a distribué 600 couvertures, 250 kits d’hygiène et d’autres produits de première nécessité. Une équipe médicale a offert des consultations et des soins de base.

« Quatre des dix premiers patients que nous avons traités dans le bidonville de Durban avaient des blessures traumatismes — trois de ces blessures étaient dues à la violence et nous avons mis en place une station où nous pouvions panser les plaies. Alors que nous continuions à travailler dans la communauté, nous avons traité des patients qui avaient inhalé de la fumée dans l’incendie en essayant de récupérer leurs biens. Nous avons également constaté qu’il existe d’importants besoins en santé mentale non satisfaits dans la communauté », explique Adeline Oliver.

MSF continuera à offrir des services de santé indépendants et impartiaux à Briardene pour le reste de la semaine. Notre évaluation des lacunes en matière de santé au KwaZulu-Natal se poursuit.