Exposé de politique de MSF dans le rapport Lancet Countdown de 2022
Publié le : Oct 26, 2022Mis à jour le : May 2, 2023
VERS UNE ACTION HUMANITAIRE PLUS RÉACTIVE ET RESPONSABLE
En tant qu’organisation médico-humanitaire, Médecins Sans Frontières (MSF) est directement témoin des impacts des changements climatiques et de la façon dont ils menacent la santé humaine.
Dans le cadre de nos interventions d’urgence, nous répondons aux impacts directs et indirects des changements climatiques et de la dégradation de l’environnement, notamment : les blessures et les décès causés par des phénomènes climatiques extrêmes, l’évolution des modèles de maladies infectieuses, la malnutrition et l’insécurité alimentaire liées aux sécheresses et aux températures élevées, et les pertes de vies humaines et de moyens de subsistance au sein des communautés touchées par de fortes inondations.
Dans de nombreux contextes où les équipes de MSF travaillent, nous constatons que les changements climatiques affectent de manière disproportionnée les communautés que nous soutenons. Cela s’explique par différents facteurs tels que les conflits, la pauvreté, le genre et le manque d’accès aux soins de santé, qui peuvent amplifier les risques pour la santé liés au climat.
Dans un exposé humanitaire pour le rapport Lancet Countdown sur la santé et les changements climatiques de 2022, des membres du personnel de MSF de divers horizons témoignent des impacts des changements climatiques sur la santé dans certaines des communautés avec lesquelles nous travaillons. Ce document explique comment les équipes de MSF adaptent leurs opérations face aux changements climatiques et s’efforcent de réduire notre propre empreinte environnementale. Voici quelques exemples tirés de l’exposé humanitaire de MSF dans le rapport Lancet Countdown de 2022. Pour lire l’exposé complet (disponible en anglais seulement), cliquez ici.
Utiliser des données climatiques pour anticiper les pics de paludisme au Soudan du Sud
Un membre du personnel MSF effectue un test rapide de paludisme avant que les enfants ne reçoivent le médicament SMC dans un site de distribution de chimioprévention du paludisme saisonnier dans le village de Kuom, au Soudan du Sud, le 27 octobre 2021.Adrienne Surprenant/Item
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Au Soudan du Sud, où le paludisme est endémique et l’une des principales causes de mortalité infantile, les pics saisonniers et les épidémies de la maladie peuvent être très variables, donc il est difficile de s’y préparer et de planifier les opérations. MSF a lancé son projet d’anticipation du paludisme en 2021 pour mieux soutenir ses équipes afin d’anticiper et d’affronter les pics de cas de paludisme. Des modèles prédictifs basés sur des données régulièrement recueillies sur le paludisme, ainsi que sur certains indicateurs climatiques telles les précipitations, la température, l’humidité et la vitesse du vent, permettent de fournir une alerte précoce à la survenue des flambées.
Le projet est actuellement à l’essai à Lankien, dans l’État de Jonglei, où MSF soutient plusieurs établissements de santé. Si les résultats sont concluants, MSF et les autres acteurs qui répondent aux épidémies de paludisme, comme le ministère de la Santé du Soudan du Sud, seront en mesure de prévoir les activités médicales et de mobiliser des ressources plus efficacement.
Santé mentale du personnel médical de première ligne au Brésil
La situation est urgente à Pernambuco, au Brésil, à cause des inondations et éboulements qui ont affecté près de 40 000 habitants de l’État, de fin mai à début juin.Henry Rodríguez/MSF
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En mai et juin 2022, le Brésil a connu des pluies, des inondations et des glissements de terrain sans précédent qui ont fait plus de 130 morts et environ 40 000 personnes déplacées et détruit des quartiers entiers. Les changements climatiques ont joué un rôle dans ces événements météorologiques qui ont eu de lourdes conséquences sur la santé de la communauté.
Dirigées par les autorités locales, les équipes au Brésil ont déployé une réponse humanitaire robuste. MSF a collaboré avec les communautés et constaté que, malgré tous les aspects abordés dans la crise, les besoins en santé mentale du personnel médical et des personnes soutenant les interventions avaient été négligés. En conséquence, MSF a mis sur pied un programme de cinq semaines pour offrir du soutien psychologique et psychosocial à près de 500 personnes qui ont travaillé en première ligne de la crise.
« De nombreux membres du personnel de première ligne vivaient de l’insécurité face à cette situation inattendue. Le fait d’échanger avec des psychologues de MSF expérimentés dans la réponse aux catastrophes a validé leurs préoccupations et amélioré leur confiance quant aux prochaines étapes. »
Nádia Duarte Marini | Personne-ressource En Santé Mentale Et En Soutien Psychosocial Pour L’Amérique Latine, Unité Médicale De MSF Au Brésil
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« De nombreux membres du personnel de première ligne vivaient de l’insécurité face à cette situation inattendue. Le fait d’échanger avec des psychologues de MSF expérimentés dans la réponse aux catastrophes a validé leurs préoccupations et amélioré leur confiance quant aux prochaines étapes. » – Nádia Duarte Marini, personne-ressource en santé mentale et en soutien psychosocial pour l’Amérique latine, Unité médicale de MSF au Brésil
Hôpital à énergie solaire en Sierra Leone
Rondes matinales dans le centre d’alimentation thérapeutique intensif de l’hôpital MSF Hangha, au district de Kenema, en Sierra Leone.Peter Bräunig
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En Sierra Leone, l’un des pays où la mortalité maternelle et infantile est la plus élevée au monde, la perte de nombreux travailleurs de la santé lors de l’épidémie d’Ebola en 2014 a créé des lacunes importantes dans les soins médicaux offerts aux communautés rurales et éloignées du district de Kenema. L’hôpital de 182 lits de MSF dans le district fonctionne avec un système électrique hybride combinant l’énergie solaire et des génératrices au diesel. Nous utilisons déjà l’énergie solaire dans trois hôpitaux soutenus par MSF dans des régions reculées de la République démocratique du Congo. L’expérience de MSF démontre que même dans les endroits reculés ayant une infrastructure limitée, il est possible d’adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement et ainsi d’éviter des tonnes d’émissions de CO2 chaque année.
« Si nous avons réussi à passer à l’énergie solaire à 100 % dans un hôpital situé dans une région reculée de la RDC, il n’y a aucun endroit où nous ne pouvons en faire autant. De nombreuses communautés où nous travaillons comprennent l’importance de passer à des solutions énergétiques plus durables et il y a beaucoup d’expertise locale à exploiter. »
Iñaki Goicolea | Chef D’équipe De MSF En Matière D’énergie Et De CVC (chauffage, Ventilation Et Climatisation)
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Sécheresse, insécurité et malnutrition au Nigéria
Un agriculteur cultive sa terre près du village de Riko, dans l’État de Katsina, au Nigéria, en juin 2022.George Osodi
>Dans le nord du Nigéria, l’évolution des précipitations, la hausse des températures, les sécheresses et l’assèchement du bassin du lac Tchad ont aggravé l’insécurité alimentaire. La concurrence pour les ressources, probablement liée aux changements climatiques entre autres facteurs, a conduit à une augmentation des violences perpétrées par des groupes armés, perturbant les moyens de subsistance et poussant les gens à fuir leur foyer. Depuis le début de 2022, les équipes de MSF ont vu un nombre extraordinairement élevé d’enfants souffrant de malnutrition dans les programmes de MSF situés dans cinq États du nord-ouest du Nigéria, ainsi qu’une crise nutritionnelle alarmante dans l’État de Borno dans le nord-est du pays. MSF répond à la crise de malnutrition croissante au Nigéria par le biais de programmes médicaux qui visent à soutenir la population dans les régions les plus touchées.
Remplissez le formulaire pour télécharger des affiches et des kits de collecte de fonds qui vous aideront dans votre initiative de collecte de fonds pour MSF.
