MSF répond à la pire épidémie de choléra au Malawi depuis 20 ans. Malawi, 2023. © MSF
PARTAGEZ

Face à la pénurie de vaccins contre le choléra, la réponse aux épidémies repose sur une approche multidimensionnelle

À l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’équipe responsable du dossier du choléra a signalé aux médias que les stocks de vaccin oral contre le choléra – nécessaire à la fois pour répondre aux flambées de choléra et pour les prévenir – étaient épuisés (Reuters, 14 février 2024). Cette annonce intervient alors qu’il y a actuellement un nombre extraordinaire de flambées de choléra dans le monde. Cela entraîne une demande extrêmement élevée de doses de vaccin, mais une très faible capacité à les fabriquer et à les fournir. En octobre 2022, le Groupe international de coordination (GIC) pour l’approvisionnement en vaccins [1] a pris la décision sans précédent de réduire temporairement le nombre de doses de choléra administrées à la population de deux à une, afin d’augmenter les stocks. Près de 18 mois plus tard, la situation s’est aggravée, aucun nouveau fabricant n’entrant dans le système d’approvisionnement et la demande de doses laissant désormais les stocks vides au moins jusqu’à la mi-mars.

La Dre Daniela Garone, coordonnatrice médicale internationale pour Médecins Sans Frontières (MSF), a déclaré ce qui suit :

« Les stocks mondiaux de vaccins oraux contre le choléra sont épuisés. Cette situation est inquiétante, car 16 pays dans le monde signalent des épidémies de cette maladie. Cela touche de près les équipes de MSF, qui tentent de répondre à un nombre extraordinaire d’épidémies de choléra, notamment en Éthiopie, au Soudan, en Zambie et au Zimbabwe.

De nombreux pays ont demandé ou auront besoin de vaccins de toute urgence. Toutes les doses produites jusqu’à la mi-mars ont déjà été allouées et la demande de doses ne cesse d’augmenter. Aujourd’hui, nous avons encore désespérément besoin que d’autres fabricants se lancent dans la production urgente de vaccins anticholériques oraux. Il est essentiel que les nouveaux fabricants bénéficient d’un soutien technique accru pour accélérer les processus réglementaires et augmenter leur capacité de production.

Le manque de vaccins signifie que des personnes et des communautés entières continueront à ne pas être protégées contre le choléra. La situation est très préoccupante : les gens courent un risque beaucoup plus grand de contracter une maladie évitable et d’en mourir, s’il n’y a pas de vaccin disponible pour répondre à une épidémie dans leur communauté, ou pour empêcher qu’une épidémie ne se déclare. Toutefois, les vaccins ne sont qu’un des outils de prévention. Entretemps, la lutte contre le choléra dépend de l’approvisionnement en eau potable et de l’assainissement, de l’amélioration de la surveillance et du diagnostic des maladies et, surtout, de l’accès rapide au traitement et aux soins lorsqu’une épidémie se déclenche ».

[1] Le GIC est composé de membres de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, de Médecins Sans Frontières, de l’UNICEF et de l’OMS.