Exterior wall of MSF Emergency Center of Martissant, Port-au-Prince. Frescoes remind the population of the prohibition to enter with weapons in the emergency center. The carrying of weapons is common in this neighborhood. © Samira Loulidi/MSF
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Haïti : MSF dénonce une « violence ordinaire insupportable »

Mardi 25 mai au soir, un personnel de Médecins Sans Frontières (MSF) qui sortait de sa journée de travail a été attaqué, puis touché par une balle à laquelle il n’a pas survécu alors même qu’il n’opposait aucune résistance. Moise, employé à l’hôpital traumatologique MSF de Tabarre, père de trois enfants aujourd’hui orphelins, est une victime de plus de la violence chronique à laquelle l’ensemble de la société haïtienne est confrontée de manière ascendante ces dernières années, et que MSF souhaite aujourd’hui dénoncer.

« Moise était notre collègue, notre ami, et il est devenu aujourd’hui une victime de plus de la violence chronique en Haïti », s’insurge Aline Serin, responsable de MSF en Haïti. « Il était aussi un personnel de l’hôpital de MSF à Tabarre, qui prend en charge les urgences médicales vitales uniquement basées sur la sévérité des blessés que nous recevons. »

L’hôpital de Tabarre a été réouvert par MSF en novembre 2019 alors que la ville était traversée par des mouvements de protestation en réaction à la crise politique, institutionnelle, économique et sociale qui perdure aujourd’hui en Haïti. Depuis sa réouverture, MSF a pris en charge 2 200 patients dont 65% victimes de cette violence chronique qui touche Port-au-Prince. Ces chiffres ne représentent qu’une partie des nombreuses victimes quotidiennes de l’insécurité dans le pays.

« Que peut encore espérer la population haïtienne, quand l’insécurité devient la norme, quand on risque sa vie en allant travailler ou en sortant de chez soi ? », questionne Aline Serin. « Cette violence ordinaire, indiscriminée, normalisée est insupportable. »

Le 25 mai au soir, Moise a été transporté en toute urgence à l’hôpital dans lequel il travaillait à Tabarre, mais il était décédé à son arrivée. L’histoire de Moise est un exemple de plus de cette violence chronique qui touche la population de multiples façons dans la capitale haïtienne.

MSF travaille en Haïti depuis plus de 30 ans. Aujourd’hui, les activités se concentrent sur la prise en charge des urgences médicales vitales pour les personnes affectées par la violence, les brûlures, les accidents de la route ou les violences sexuelles.