Haïti, 2023. © MSF
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Haïti : MSF est révoltée par l’attaque de son ambulance et l’exécution de plusieurs personnes par les forces de l’ordre

Médecins Sans Frontières (MSF) condamne avec la plus grande fermeté la mort de plusieurs personnes, exécutées après que l’ambulance de MSF dans laquelle elles se trouvaient a été arrêtée par des membres d’une brigade de vigilance et des agents des forces de l’ordre.

Le 11 novembre 2024, une ambulance MSF transportant trois jeunes personnes blessées par balle a été stoppée par la police haïtienne à une centaine de mètres de l’hôpital MSF de Drouillard, et forcée de procéder à un transfert vers un hôpital public de Port-au-Prince. Après une tentative d’arrestation et des tirs en l’air, la police a escorté l’ambulance jusqu’à l’hôpital La Paix. Sur place, des forces de l’ordre et des membres d’un groupe d’autodéfense ont encerclé l’ambulance, percé les pneus et gazé les membres du personnel de MSF qui se trouvaient à l’intérieur du véhicule pour les forcer à sortir. Ils ont ensuite emmené les personnes blessées un peu plus loin, hors de l’enceinte de l’hôpital, où ils ont abattu au moins deux d’entre elles.

Les membres du personnel de MSF qui se trouvaient dans l’ambulance ont été violemment attaqués, insultés, gazés, menacés de mort et retenus contre leur volonté pendant plus de quatre heures avant d’être autorisés à quitter les lieux. L’ambulance de MSF ayant été endommagée au point où elle n’était plus en état de rouler, et toute l’équipe est partie à bord d’un deuxième véhicule.

« Cet acte est d’une violence inouïe, à la fois pour les patients, les patientes, et pour le personnel médical de MSF. Il remet sérieusement en question la capacité de MSF à pouvoir délivrer des soins essentiels à la communauté haïtienne, qui en manque cruellement », déclare Christophe Garnier, directeur de projet. « Nos équipes ont besoin d’un minimum de sécurité pour continuer à assurer la prise en charge médicale. »

MSF est une organisation humanitaire au service de la communauté haïtienne, qui répond aux besoins médicaux en santé primaire, traumatologie et prise en charge des violences sexuelles. Nous appelons les autorités ainsi que toutes les parties prenantes à respecter le droit d’accès aux soins médicaux sans discrimination ni entrave, et à garantir la protection des patients et des patientes, ainsi que le respect du personnel médical et des structures de soins face aux violences croissantes.