MSF started its operations in response to the Syrian refugee’s crisis Jordan in September 2013, opening an emergency surgical hospital in Ramtha to treat war-wounded patients crossing the borders from southern Syria. MSF closed its surgical program when the borders between the two countries has sealed and due to the reduced numbers of patients crossing the border. Since late 2014, after an assessment of the needs of Syrian refugees in Jordan, MSF has been providing chronic diseases services free of charge in Irbid Governorate for Syrian refugees as well as for vulnerable Jordanians. At the end of 2019, after refocusing its priorities and because of the emergency nature of the organization, MSF decided to begin planning a handover of its chronic diseases project in Irbid, and to officially announce the closure of its mission in Jordan. COVID_19 pandemic delayed MSF closure plans for the project/mission. After a thoughtful consideration and talks will all relevant actors, MSF announced the closure of its projects in Jordan by the end of 2021- beginning 2022. As part of mission’s closure, MSF has advocated for the international donor community and other organizations to become more directly involved in providing this care, highlighting the needs of Syrian refugees and vulnerable Jordanians as well as the possibility of treating chronic diseases patients with a new approach. © Mohammed Sanabani/MSF
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Jordanie : MSF met fin à l’une de ses plus importantes interventions dans le pays

Le 26 janvier 2022, Médecins Sans Frontières (MSF) a clos un important chapitre en mettant un terme à l’une de ses plus importantes interventions en réponse aux besoins sanitaires et humanitaires des réfugiés et des réfugiées syrien·ne·s en Jordanie. Commencée en 2013 avec l’ouverture d’un hôpital chirurgical d’urgence à Ramtha, la réponse de MSF à la crise des réfugié·e·s a d’abord permis de soigner les blessé·e·s de guerre qui traversaient les frontières depuis le sud de la Syrie. En 2014, une clinique de soins postopératoires de 40 lits a été ouverte à Zaatari, le plus grand camp de réfugié·e·s de Jordanie. MSF a ensuite opéré des cliniques mobiles à Rukban, à la frontière nord-est de la Jordanie, qui offraient des soins aux enfants de moins de cinq ans et aux femmes enceintes.

À la suite d’une évaluation des besoins, MSF a fourni gratuitement aux réfugiés et réfugiées syrien·ne·s ainsi qu’aux Jordaniens et Jordaniennes en situation de vulnérabilité des services de traitement des maladies chroniques dans le gouvernorat d’Irbid. La COVID-19 s’étant également taillé une place à l’intérieur de cette intervention, MSF y a ouvert un centre de traitement du virus de 30 lits, et ce, dès son apparition dans le camp de Zaatari, en 2020.

« Avec l’amélioration de l’accès au traitement des maladies chroniques en Jordanie, qui regroupait également des réfugiés et des réfugiées syrien·ne·s, nous avons réorienté nos priorités. Nous avons élaboré une stratégie de sortie qui a impliqué la mobilisation du ministère jordanien de la Santé et d’autres acteurs et actrices pour reprendre notre travail », explique David Cantero Perez, directeur national de MSF en Jordanie.

Réponse médicale/h3>

Au cours des sept dernières années, le programme de traitement des maladies chroniques a offert des consultations médicales à une cohorte de plus de 5 500 patients et patientes parmi lesquels on comptait 70 % de réfugié·e·s syrien·ne·s et 30 % de Jordaniens et de Jordaniennes. Le programme fournissait aux patients et patientes des soins holistiques selon une approche centrée sur leurs besoins. Il proposait des traitements pour l’hypertension, le diabète, l’asthme, les maladies cardiovasculaires et les maladies pulmonaires obstructives chroniques. Depuis le début du programme jusqu’à la fin de 2021, les équipes MSF ont réalisé plus de 80 000 consultations médicales, 70 000 séances de sensibilisation à la santé, 10 000 séances de physiothérapie et 5 000 séances de soutien psychosocial.

« Nous avons fait de notre mieux pour mettre en place des soins complets pour nos patients et nos patientes. Nous ne nous sommes pas limité·e·s à fournir des consultations médicales. Nous avons également intégré les soins infirmiers, la physiothérapie et le soutien en santé mentale en mettant l’accent sur la promotion de la santé, les soins préventifs et les soins à domicile », explique Stefanie Christina Dittmann, coordonnatrice du projet de MSF à Irbid, dans le nord de la Jordanie.

Dans le cadre de la fermeture du projet, MSF a plaidé pour que la communauté internationale des donateurs et des donatrices et d’autres organisations s’impliquent plus directement dans l’offre de soins.
Dans le cadre de la fermeture du projet, MSF a plaidé pour que la communauté internationale des donateurs et des donatrices et d’autres organisations s’impliquent plus directement dans l’offre de soins.Mohammed Sanabani/MSF

Au cours des neuf dernières années, la Dre Luna Hammad, coordonnatrice médicale adjointe de MSF en Jordanie, a travaillé à l’ouverture et à la fermeture de six projets MSF.

« Je me souviens encore de tous les défis auxquels nous avons été confronté·e·s et des réalisations que nous avons célébrées en tant qu’équipe MSF », se remémore la Dre Hammad. « C’était un travail immense de couvrir les dynamiques complexes à l’origine de la crise qui affligeait les réfugié·e·s syrien·ne·s en Jordanie. Mais sans aucun doute, cela a été très gratifiant de pouvoir soutenir nos patients et nos patientes au cours des dernières années. »

Les conséquences de la guerre

« Voir des personnes blessées par la guerre en Syrie avoir la vie sauve après avoir obtenu des soins critiques m’a profondément marquée. Cela témoignait de tout l’impact que MSF pouvait avoir, alors que les frontières étaient ouvertes et qu’un afflux massif de blessé·e·s de guerre arrivait. Dans notre hôpital chirurgical d’urgence à Ramtha, sur une période de quatre ans, nous avons reçu aux urgences au moins 2 700 blessé·e·s de guerre, admis et traité 1 842 patients et patientes, effectué plus de 3 700 interventions chirurgicales majeures, offert plus de 8 500 séances de physiothérapie et plus de 5 900 séances de soutien psychosocial. » – Dre Hammad

Voir des personnes blessées par la guerre en Syrie avoir la vie sauve après avoir obtenu des soins critiques m’a profondément marquée.

La population syrienne et le système de santé en Syrie sont toujours affligés par une guerre qui entame sa onzième année. MSF surveille de près la situation sanitaire des réfugié·e·s syrien·ne·s en Jordanie et dans les pays voisins. Elle reste d’ailleurs déterminée à fournir des soins aux réfugiés et·réfugiées syrien·ne·s qui se trouvent partout au Moyen-Orient, ainsi qu’à ceux et celles qui sont en déplacement. Dans le même temps, les équipes se réadapteront à l’évolution du contexte en Syrie et aux alentours pour continuer à répondre aux besoins humanitaires et médicaux croissants dans ce pays déchiré par la guerre. MSF continuera également à travailler en Jordanie pour soigner les blessé·e·s de guerre de la région, y compris les Syriens et les Syriennes, dans son hôpital de chirurgie reconstructive à Amman, ouvert depuis août 2006.

La présence de MSF en Jordanie remonte à 2006. L’organisation humanitaire médicale a reçu, en 2004, le prix du leadership humanitaire du roi Hussein. À Amman, MSF continue de soigner les blessé·e·s de guerre de toute la région en gérant un hôpital de chirurgie reconstructive; elle y gère également trois bureaux régionaux qui fournissent un soutien opérationnel et institutionnel aux projets de MSF dans la région MENA. MSF a également fait des dons et offert de la formation à l’Association médicale de la Jordanie.