Grace Siemtharmawi (17) is an MDR-TB patient. She is still at the beginning of treatment and receives a daily injection from one the MSF nurses. MSF has built her a small house next to her family home where she can live in order to prevent the rest of her family becoming infected. MSF started providing specialised care for HIV and TB in Manipur in 2005 and 2007, respectively. At its three clinics in Chakpikarong, Churachandpur and Moreh, MSF provides screening, diagnosis and treatment for HIV, TB, Hepatitis C and co-infections. MSF, which is the only international NGO in Manipur, has put a patient-focused model of care at the heart of its operations in order to improve outcomes and minimise the spread of the diseases. “One of the simple ways we’ve tried to reduce the spread of drug-resistant strains of tuberculosis is to bring care to the patient, instead of making them come to us,” says Edoardo Nicolotti, MSF Project Coordinator. “When someone is newly diagnosed, we visit them at home to carry out an infection prevention and control assessment. If they live with family, we offer to build a simple house for them near to the house. This greatly minimises the risk of transmission to others but keeps the patient close enough to maintain normal interaction.” MSF has built nine such houses in 2018- 2019. MSF also sends a nurse to the patient’s house every day to carry out tests and ensure they are sticking to their treatment, which involves a challenging cocktail of drugs over roughly two years. Since DR-TB medication causes significant side effects, making it difficult for patients to complete treatment, MSF also provides counselling to encourage better outcomes. Along with treating partners of co-infected patients, MSF also treats hepatitis C patients who are mono-infected in an opioid substitution therapy (OST) centre in Churachandpur. At the same clinic, people who inject drugs can pick up clean needles and turn in their used ones, helping to reduce the risk of needle-sharing and further infection. Additionally, MSF supports the district hospital in Churachandpur by treating the HIV cohort for hepatitis C. In 2018, MSF started using a new drug, bedaquiline, in the treatment of patients with extensively drug-resistant TB. © Jan-Joseph Stok
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Journée mondiale de lutte contre la tuberculose 2020 : la COVID-19 et la tuberculose nécessitent une solidarité mondiale

 

Alors que le monde est aux prises avec la pandémie mondiale de COVID-19, Médecins Sans Frontières (MSF) s’inquiète pour les groupes vulnérables du monde entier. À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, nous souhaitons attirer l’attention sur les personnes atteintes de tuberculose, car elles font partie des groupes susceptibles d’être doublement touchés par cette tragique situation.  D’abord, les personnes atteintes de tuberculose dans le monde nécessitent une attention particulière pour garantir la continuité de la prévention, du diagnostic, du traitement et des soins.

La tuberculose est la maladie infectieuse la plus meurtrière au monde, avec près de 10 millions de personnes atteintes et 1,5 million de décès en 2018. Un demi-million de personnes souffrent d’une des formes pharmacorésistantes de la maladie, pour lesquelles il faut recourir à un traitement long et toxique. La tuberculose est la principale cause de décès chez les personnes vivant avec le VIH. De nombreux pays – comme l’Inde et l’Afrique du Sud – comptent un grand nombre de personnes vivant avec le VIH et la tuberculose.

 

 

La COVID-19 présente des symptômes similaires à ceux de la tuberculose, notamment une atteinte pulmonaire, la toux et la fièvre. Les personnes ayant des lésions pulmonaires (tuberculose) ou dont le système immunitaire est faible (VIH est mal contrôlé) sont susceptibles de développer les formes plus graves de la COVID-19, si elles deviennent infectées. De plus, de nombreux patients tuberculeux vivent dans des zones densément peuplées, et cette proximité immédiate augmente davantage leur risque de contracter la COVID-19, plus particulièrement dans les camps surpeuplés où il manque d’accès à l’eau potable ou aux soins de santé.

La pandémie de COVID-19 pourrait affecter les traitements contre le VIH et la tuberculose

 

Cette situation déjà préoccupante deviendra encore plus grave si le diagnostic et le traitement du VIH ou de la tuberculose sont interrompus. À ce titre, MSF soutient la note d’information de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur les stratégies visant à maintenir la continuité des services essentiels – prévention, diagnostic, traitement et soins – pour les personnes atteintes de tuberculose et de tuberculose pharmacorésistante pendant la pandémie de COVID-19.

Les systèmes de soins de santé, en particulier ceux dans les pays à faibles ressources, seront soumis à une pression considérable en raison de la COVID-19. De par notre expérience avec d’autres épidémies, nous savons qu’un accès réduit aux soins, aux médicaments et aux diagnostics pour les personnes souffrant de maladies potentiellement mortelles, telles que la tuberculose, peut entraîner une augmentation des décès dus à ces maladies sous-jacentes. En Guinée, l’un des pays à l’épicentre de l’épidémie d’Ebola de 2014-2015, la réduction des services de santé a entraîné une diminution de 53 % du diagnostic de la tuberculose et un doublement du taux de mortalité résultant de ses impacts directs et indirects sur les services de santé dédiés à la tuberculose. 

 

 

 

Parallèlement à la riposte mondiale à la COVID-19, les autorités sanitaires, les partenaires opérationnels et les bailleurs de fonds internationaux doivent déployer tous les efforts possibles pour maintenir les services essentiels, tout en réduisant les risques pour les populations vulnérables. 

Afin de réduire le risque que les patients tuberculeux et séropositifs contractent la COVID-19, les soins devront être dispensés de manière innovante, par exemple : traitement décentralisé et en ambulatoire, accès au traitement par le biais de modèles communautaires et physiquement distants de soins, et suivi des patients grâce à la télémédecine et à l’utilisation d’applications web. La mise en œuvre de tous les traitements oraux contre la tuberculose pharmacorésistante, comme recommandé par l’OMS, est désormais un impératif qui ne peut être retardé, tout comme l’approche communautaire aux traitements dans le but de réduire le contact avec les structures de santé.

Étant donné le risque élevé de maladie grave chez les patients tuberculeux, les efforts visant à minimiser l’impact de la COVID-19 devraient également inclure la mise en place de mesures de protection pour le personnel et les personnes en contact avec les patients tuberculeux, et le dépistage et l’isolement des cas de COVID-19 confirmés ou présumés pour éviter la transmission.

Une pandémie mondiale exige une solidarité mondiale. En évitant le stockage excessif et en levant les interdictions d’exportation, il sera possible d’acheminer les fournitures et médicaments essentiels, y compris les équipements de protection individuelle, vers tous les pays qui en ont besoin. Cette collaboration et ce partage réduiront le risque que les personnes atteintes de tuberculose soient exposées à un risque supplémentaire en raison du manque de médicaments nécessaires ou de capacités de dépistage.  Sans une telle approche, la pression sur les pays aux systèmes de santé déjà fragiles sera deux fois plus grande.  Alors que les pays se démènent pour faire face à la pandémie de COVID-19, nous devons prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir que l’impact de cette pandémie ne crée pas une deuxième tragédie pour les communautés vulnérables du monde, dont font partie les personnes atteintes de tuberculose et de VIH.