Ms Chan, 75, is a senior citizen who lives alone in Sham Shui Po. She came to consult Dr Wilson Li, MSF Surgeon, in full protective gear, including two masks, goggles, and a face shield. She also brought the medication for her chronic illnesses. "Previously, I was hesitant to get the vaccine because I was concerned that if any adverse effects occurred, no one would be aware of my situation and help me. I had been trying to avoid it as long as I can, but the news of so many people dying has worried me,” said Ms Chan. “Although we would only know the side-effects after inoculation, the information provided by the MSF doctor could at least ease my concern and helped me to be better prepared to handle things ahead.” © MSF
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MSF appelle Moderna à transférer sans plus tarder la technologie des vaccins à ARN messager

Plus de 100 fabricants dans les pays à revenu faible et intermédiaire pourraient produire des vaccins contre la COVID-19 et d’autres maladies, et ainsi prévenir de futures pandémies – mais pour cela, encore faut-il que la technologie soit partagée.

À quelques heures de l’assemblée annuelle des actionnaires de Moderna où la compagnie déclarera les milliards de dollars de profits réalisés pendant la pandémie de COVID-19, Médecins Sans Frontières (MSF) a de nouveau appelé la société pharmaceutique américaine à mettre de toute urgence la technologie des vaccins à ARN messager (ARNm) à la disposition des fabricants des pays à revenu faible et intermédiaire. L’objectif : faciliter à la fois la production de vaccins contre la COVID-19 et de vaccins à ARNm pour d’autres maladies, et ainsi permettre aux pays d’être mieux préparés à de futures pandémies.

Potentiel de sauver des vies

La mise en place d’une capacité de production de vaccins à ARNm dans les pays à revenu faible et intermédiaire permettrait de sauver des vies dans de nombreuses régions du monde. À court terme, la technologie à ARNm peut être adaptée relativement rapidement, et régionalement, pour répondre aux variants émergents de la COVID-19 et aux besoins d’approvisionnement. À moyen et à long terme, la technologie à ARNm pourrait présenter une option prometteuse pour le développement de vaccins contre d’autres maladies infectieuses mortelles, telles que le VIH, la tuberculose et le paludisme, et pourrait jouer un rôle majeur dans la réponse à de futures pandémies.

« La technologie à ARNm a un potentiel important pour vaincre non seulement la COVID-19, mais peut-être d’autres épidémies et même de futures pandémies. Nous ne devrions pas permettre à nouveau une situation où la moitié du monde est servie en premier, alors que l’autre moitié est laissée en plan, les mains vides », dit Alain Alsalhani, spécialiste des vaccins pour la Campagne d’accès de MSF.

Alors que Moderna a signé un protocole d’entente avec le gouvernement du Kenya pour y installer sa première usine de fabrication de vaccins à ARNm en Afrique, peu de détails ont été communiqués publiquement sur cette initiative. Un moyen plus efficace de promouvoir la production et la disponibilité des vaccins à ARNm sur le continent africain serait pour Moderna de partager sa technologie avec les fabricants qui ont la capacité de les produire, et de ne pas entraver les efforts en cours pour développer des vaccins à ARNm au Centre de transfert de technologie à ARNm de l’Organisation mondiale de la Santé en Afrique du Sud. Moderna devrait s’engager à lever les brevets dans les pays à revenu faible ou intermédiaire où les fabricants doivent produire des vaccins à ARNm par l’intermédiaire du Centre de transfert de technologie, y compris en Afrique du Sud.

« La pandémie de COVID-19 a mis en évidence le fait que si l’on concentre la production principalement dans les pays à revenu élevé et dans une poignée de pays à revenu intermédiaire, on obtient un déploiement ségrégué de technologies et d’outils médicaux essentiels, ce qui ultimement coûte des vies », explique Alain Alsalhani. « C’est un mythe que les pays à revenu faible et intermédiaire ne peuvent pas produire de vaccins à ARNm – nous avons identifié plus de 100 fabricants en Asie, en Afrique et en Amérique latine qui ont la capacité de les fabriquer. Le monde devrait tirer des leçons de cette pandémie et déplacer des montagnes pour faire beaucoup mieux à l’avenir. »

Le financement public doit être synonyme d’accès public

Moderna a reçu un financement public substantiel pour développer un vaccin à ARNm contre la COVID-19. S’élevant à (environ 10 milliards de dollars, ce financement a couvert la presque totalité du coût de développement clinique et l’achat de 500 millions de doses. Par conséquent, cette technologie devrait être partagée avec des fabricants capables de les produire de façon à ce que le plus grand nombre possible de personnes, maintenant et à l’avenir, puisse en profiter. Compte tenu de ce soutien des contribuables et du fait que Moderna avait réalisé, à la fin de 2021, 17,7 milliards de dollars en ventes pour son vaccin contre la COVID-19, l’entreprise a l’obligation de cesser de bloquer le transfert de la technologie à ARNm.

« Il est inacceptable que Moderna ait bénéficié de fonds publics pour développer ce vaccin, mais qu’elle refuse de partager sa recette avec les producteurs du reste du monde qui ont la capacité de fabriquer des vaccins à ARNm pour les besoins actuels et futurs des pays, à la fois pour la COVID-19 et d’autres maladies », s’indigne Mihir Mankad, principal conseiller mondial de MSF en matière de santé et de politiques aux États-Unis. « Moderna a fait de son vaccin à ARNm une réalité avec un soutien substantiel du gouvernement américain, et les deux parties doivent s’engager à partager inconditionnellement la technologie aux fins de préparation à une future pandémie. »