Today the International president of MSF Christos Christou described in a press conference the horrific situation he directly witnessed on the Greek islands, where more than 39000 asylum seekers are currently trapped by the European policies. In this occasion, he addressed an open letter to the European leaders calling them to stop punishing refugees on the Greek islands and to break the cycle of suffering created by these policies. In the panel, Caroline Willeman, former project coordinator in Lesbos island and Reem Mussa, MSF’s Humanitarian Advisor on Displacement shared their accounts from the field and their analysis on the reasons why the situation in Greece is a chronic state of emergency and cycle of human suffering. © Albert Masias/MSF
PARTAGEZ

MSF se réjouit de l’appel à la solidarité de l’OMS visant la mise en commun des technologies et de la propriété intellectuelle pour lutter contre la COVID-19

Médecins Sans Frontières (MSF) se réjouit du lancement aujourd’hui de l’appel à la solidarité de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour garantir mondialement un accès équitable des technologies sanitaires contre la COVID-19 grâce à la mise en commun des connaissances, de la propriété intellectuelle et des données. En sa qualité d’organisation médico-humanitaire internationale luttant contre la pandémie dans plus de 70 pays, MSF demande aux gouvernements de soutenir les patients et les intervenants de première ligne en adoptant des mesures exécutoires liant les parties à une entente afin de garantir à tout le monde l’accès aux technologies sanitaires contre la COVID-19. Les pénuries mondiales d’équipement de protection individuelle ainsi que l’insuffisance des capacités de dépistage et de traitements efficaces pour riposter à la COVID-19 ont exercé des pressions énormes sur les pays et les prestataires de soins du monde entier.

 

« Des vaccins, traitements et tests efficaces et sûrs doivent être mis au point sans droits exclusifs, fabriqués en quantité suffisante, distribués équitablement et mis à disposition de tout le monde, surtout des plus vulnérables, dans tous les pays et gratuitement sur le lieu de soins, » a déclaré le Dr Christos Christou, président international de MSF. « Bien que l’appel à la solidarité de l’OMS soit un pas important, il exigera une mise en œuvre efficace et des mesures exécutoires pour garantir l’accès à toutes et à tous des technologies tant actuelles que futures contre la COVID-19. Ce n’est pas le moment de permettre aux pratiques courantes en affaires des grands groupes pharmaceutiques et au nationalisme dénué de toute vision des gouvernements d’entraver la collaboration mondiale sur les instruments médicaux pour riposter à cette pandémie. La. COVID-19 ne sera enrayée que s’il n’existe plus aucun cas d’infection. »

Une réponse efficace à la COVID-19 à l’échelle mondiale dépendra de l’interdiction des monopoles privés concernant les traitements, tests ou vaccins contre cette maladie. Les grands groupes pharmaceutiques contrôlent les technologies, les données et les connaissances par le biais de droits de propriété intellectuelle et d’ententes de confidentialité, et ne permettent souvent qu’à un tout petit nombre d’autres compagnies de produire et de fournir des produits qu’ils mettent sur le marché, conservant le contrôle des points de vente et des prix. Gilead Sciences vient juste d’adopter cette stratégie, en empêchant l’octroi de licences pour le médicament Remdesivir contre la COVID-19 à la moitié de la population mondiale. Cette situation est intolérable.

 

L’incidence mondiale de la COVID-19

 

« À MSF, nous luttons pour soigner des personnes infectées par le virus dans des pays où les systèmes sanitaires sont déjà très fragilisés et les stocks d’équipement de protection individuelle et d’oxygène extrêmement bas. Au fil des années, nous avons été témoins de trop nombreux cas douloureux d’injustice quant à l’accès à des soins susceptibles de sauver des vies – du VIH à la tuberculose multirésistante à l’hépatite C et la maladie d’Ebola. – où une approche exclusive aux médicaments s’est dressée entre nos équipes médicales et les patients, limitant ainsi les soins que nous pouvons prodiguer, » a souligné le Dr Christou.

Étant donné qu’une multitude de chefs d’État décrivent les instruments médicaux contre la COVID-19 comme des « biens de santé publique mondiaux », il est nécessaire d’adopter une stratégie de gouvernance concernant ces instruments en incluant à ce processus toutes les parties intéressées, notamment la société civile et des pays à revenu faible ou intermédiaire. Une transparence totale vis-à-vis de tous les financements des instruments médicaux contre la COVID-19 devrait être également de mise, et les gouvernements devraient recourir à toutes les mesures juridiques et législatives possibles pour éliminer les obstacles liés aux monopoles privés afin de garantir à tout le monde l’accès aux technologies contre la COVID-19.

Par ailleurs, MSF a souligné l’importance que tout mécanisme international distribuant des instruments médicaux prenne en compte la nécessité pour les organisations humanitaires de travailler et de continuer à apporter de l’aide aux populations en situation de crise. MSF peinant à garantir la continuité de ses services dans des zones déjà confrontées à des besoins sanitaires énormes, il est primordial de mettre en place des mesures efficaces pour réduire au minimum toute répercussion néfaste de la COVID-19 sur l’accès à d’autres instruments et services sanitaires essentiels.