F.B., victim of sexual violence 28 years-old © MSF/Carl Theunis
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RDC : MSF dénonce la violence persistante à Salamabila

 

Toronto (Canada), le 19 novembre 2020 – Après un autre incident violent à Salamabila, dans la province du Maniema, dans l’est de la République démocratique du Congo, Médecins Sans Frontières (MSF) appelle les autres acteurs humanitaires dans le pays à agir et à renforcer les services de protection pour les habitants de la région.

Le soir du 11 novembre, peu après que des coups de feu aient été entendus dans la ville de Salamabila, deux personnes gravement blessées par balle sont arrivées dans des structures de santé que nous soutenons. Une troisième personne, blessée à l’arme blanche, a demandé de l’aide le lendemain matin. Nos équipes ont également soigné plusieurs survivants de violences sexuelles.

Cet incident n’est que le dernier exemple de la violence que la population de la région de Salamabila subit depuis des années. Près du Mont Namoya, un gisement d’or naturel, les combats entre groupes armés pour l’accès aux ressources naturelles s’accompagnent fréquemment d’attaques contre la population civile.  La violence, les enlèvements, les pillages et la destruction de biens sont monnaie courante. 

« La violence contre la population civile à Salamabila est presque devenue normale, et elle se produit même en dehors du conflit actif », explique Carlos Francisco, chef de mission de MSF. « Elle a de graves conséquences sur la santé physique et mentale des personnes qui vivent ici. »

MSF est particulièrement inquiète du nombre élevé d’incidents de violences sexuelles que nos équipes constatent. Depuis le début de cette année, nous avons traité près de 1 000 survivants. Quatre-vingt-cinq pour cent des auteurs de ces actes étaient des hommes armés.

Nos équipes sont actives dans la région depuis 2018, fournissant des soins de santé primaires et secondaires dans plusieurs hôpitaux et centres de santé. L’une de nos priorités est le soutien aux personnes ayant survécu à des violences sexuelles, notamment par des soins médicaux et psychosociaux. 

« Les attaques contre la population doivent cesser. Nous demandons à tous les acteurs armés et à toute personne portant une arme dans la zone de respecter le droit international humanitaire, de ne pas faire de mal et de protéger les civils à tout prix », déclare Carlos Francisco.