Haïti : la réponse de MSF à la résurgence du choléra à Pétion-Ville
Les équipes de MSF prodiguent des soins et soutiennent les efforts de prévention afin de réduire la propagation du choléra.
Dans les zones densément peuplées de Port-au-Prince, en Haïti, le choléra peut se propager rapidement. Les facteurs qui favorisent cette propagation sont multiples : proximité des habitations, déplacements de personnes dus à la violence des groupes armés et insuffisance des systèmes d’eau et d’assainissement.
En réponse à l’augmentation des cas de choléra dans la commune de Pétion-Ville, à Port-au-Prince, Médecins Sans Frontières (MSF) a ouvert un centre de traitement dans le quartier de Bristout. Ce centre dispose de cinq lits et fonctionne 24 heures sur 24, tous les jours de la semaine. Nous y offrons des soins gratuits aux personnes présentant des symptômes du choléra, comme la diarrhée.
Depuis son ouverture, le 18 octobre dernier, 24 personnes infectées y ont été admises et soignées. Le traitement peut comporter une réhydratation orale et une surveillance médicale continue afin d’assurer un traitement rapide des cas graves.
« Le choléra est devenu un risque chronique à Port-au-Prince, et toute augmentation du nombre de cas nécessite une réponse immédiate afin d’éviter une épidémie plus importante », explique Nicholas Tessier, responsable des programmes de MSF en Haïti. « Nous avons pu répondre à un besoin urgent à Bristout, mais nous restons vigilants, car le risque est toujours élevé et persistera longtemps après la fin de la saison des pluies. »
En plus des soins médicaux, MSF a mis en œuvre des activités communautaires afin de freiner la propagation de la maladie. Nos équipes ont organisé des séances de sensibilisation dans les communautés. Nous avons également procédé à la chloration des points d’eau et assuré le nettoyage et la désinfection des zones à haut risque.
Nos équipes ont traité 221 356 litres d’eau, ce qui a permis d’approvisionner une moyenne de 200 individus par jour. Plus de 8 496 personnes résidentes de Pétion-Ville ont été informées des bonnes pratiques d’hygiène, comme le lavage régulier des mains et la consommation d’eau traitée ou bouillie.
Comme le souligne le communiqué de presse de Human Rights Watch du 5 novembre, il est impératif que le ministère de la Santé publique et de la Population/Direction de la santé de l’Ouest, avec le soutien de ses partenaires, donne la priorité à ses activités de prévention communautaire. Il s’agit de chloration des sources d’eau, de campagnes de sensibilisation du public et de surveillance épidémiologique. Ces activités devront se poursuivre jusqu’à la fin de la saison des pluies et même au-delà, tant que le risque de propagation de la maladie persistera.