“The camp setting is not a conducive environment and is very worrying. It is far too congested” continues Lojana Augustino Ngorok. “What I am worried about is the lack of hygiene and water for the population. Food is also a really big concern. Most people are short on food, some do not have any and have arrived with nothing to trade or buy food with.” © MSF
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Soudan du Sud : Des milliers de personnes fuient alors que le conflit s’intensifie

À la suite de la flambée de violence qui sévit actuellement dans l’État de Jonglei et la zone administrative du Grand Pibor au Soudan du Sud, des milliers de personnes ont fui pour sauver leur vie et cherchent refuge à l’intérieur du site de protection des civils des Nations Unies dans la ville de Pibor. Nos équipes ont soigné plus de 28 blessés au cours des deux dernières semaines dans notre centre de soins primaires de la ville de Pibor.  Médecins Sans Frontières (MSF) continue de recevoir des blessés à Pibor; beaucoup arrivent dans d’autres établissements de santé et de nombreux autres n’ont probablement pas pu se rendre dans un centre de santé.

 

En parallèle, MSF a suspendu ses activités dans nos deux unités de soins de santé primaires dans les villes de Gumuruk et Lekongole, qui ont été abandonnées par la population fuyant les affrontements. Nous concentrons nos efforts sur la satisfaction des besoins les plus urgents à Pibor.

« Nous avons reçu des informations de la communauté à 2 heures du matin selon lesquelles nous devions partir immédiatement », explique Nassam*, un habitant de Lekongole récemment déplacé avec sa famille. « Nous avons marché toute la nuit et à 16 h le lendemain, nous sommes arrivés à Pibor. Sur la route, il y avait beaucoup d’enfants et de femmes. Quand nous sommes partis, nous avons tout laissé derrière, car je devais porter mon père. On m’a même volé mes vêtements et le peu d’argent que j’avais alors que nous nous rendions à Pibor. »  

 

Accès limité aux soins de santé et aux nécessités 

 

MSF fournit une assistance médicale vitale à l’intérieur du site de protection des civils et a mis en place une salle d’urgence pour le triage et la stabilisation des patients. Une salle d’accouchement et un système de réorientation pour les personnes nécessitant une intervention chirurgicale sont également en place.  « Nous constatons un nombre élevé de cas de paludisme, de pneumonie, de rougeole et de blessures par arme », explique Lojana Augustino Ngorok, consultante médicale de MSF à Pibor. « Les blessés sont difficiles à soigner ici, et certains ont besoin d’être transférés à Juba pour des soins plus intensifs. »

La population a actuellement un accès très limité à la plupart des nécessités comme l’eau, la nourriture, les abris et les latrines. Nos équipes travaillent sur l’amélioration de l’approvisionnement en eau, de l’assainissement et des conditions d’hygiène pour les personnes déplacées. Avec seulement les 8 latrines que l’équipe MSF a réussi à construire jusqu’à présent, la situation reste désastreuse pour les plus de 5 000 personnes estimées en quête de sécurité dans le site de protection des civils, et s’aggravera à mesure que de nouvelles personnes arriveront.  Des milliers d’autres déplacés ont fui dans la brousse.  

« Le camp est loin d’être un environnement adéquat, et la situation est très inquiétante. C’est grandement surpeuplé », poursuit Lojana Augustino Ngorok. MSF

 

« Le camp est loin d’être un environnement adéquat, et la situation est très inquiétante. C’est grandement surpeuplé », poursuit Lojana Augustino Ngorok. « Ce qui m’inquiète, c’est le manque d’hygiène et d’eau pour la population. La nourriture est également une grande préoccupation. La plupart des gens manquent de nourriture, certains n’en ont pas et arrivent complètement démunis, ce qui fait qu’ils n’ont rien pour échanger contre de la nourriture, ni d’argent pour en acheter. »

« Le nombre de patients que notre équipe voit à Pibor est trop faible pour l’ampleur des violences et des déplacements qui ont actuellement cours dans la région.  Les services de santé étant limités à l’extérieur de la ville de Pibor, nous sommes très préoccupés par la capacité des civils et des blessés à accéder aux soins médicaux », explique Ania Zolkiewska, chef de mission MSF.

*Le nom a été changé pour préserver la confidentialité.