Awa Abdumadou, infirmière responsable des activités de MSF à Abyei, partage des moments de légèreté avec deux volontaires de la communauté lors d’une visite hebdomadaire dans l’un des 17 sites de gestion intégrée des cas communautaires (ICCM) à Abyei. Soudan du Sud, 2023. © MSF © MSF
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Soudan du Sud : la Dame d’Abyei

« Nous trouvons notre raison d’être dans les sourires et la gratitude des gens. »

Awa Abdou
Infirmière responsable des activités MSF

« Au cœur du Soudan du Sud, nichée dans les confins d’Abyei, c’est là que mon histoire commence.

Je m’appelle Awa Abdou, mais pour les habitants, les habitantes et les volontaires, je suis affectueusement connue sous le nom de Nyan Abyei, la “Dame d’Abyei”. Bien que je sois arrivée en tant qu’étrangère, cette communauté m’a accueillie, me donnant l’impression de connaître et de faire partie depuis toujours de la zone administrative spéciale d’Abyei (ASAA), au Soudan du Sud. Aujourd’hui, à leurs yeux et dans mon cœur, je suis tout à fait une “fille d’Abyei”.

Je porte avec fierté mon titre d’infirmière responsable des activités de MSF. On m’a confié une responsabilité importante : former les volontaires, approvisionner la communauté en médicaments essentiels et veiller à ce que nos objectifs soient atteints.

Notre projet regroupe 17 sites de gestion intégrée des cas communautaires (ICCM). Dans chacun d’eux, deux personnes bénévoles dévouées et un porteur d’eau travaillent sans relâche. Leur affectation? Diagnostiquer et traiter le paludisme, s’occuper des cas de diarrhée et dépister la malnutrition. Équipées de tests de diagnostic rapide (TDR), les équipes fournissent des soins immédiats. Un TDR positif? Elles connaissent le protocole. Un cas de diarrhée sans complication? Elles sont prêtes à intervenir.

Les équipes de MSF se frayent un chemin à travers des sentiers broussailleux, en direction d’un site de gestion intégrée des cas communautaires (ICCM) à Abyei. Soudan du Sud, 2023. © MSF

Pourtant, notre affectation ici n’est pas sans défis. Le plus redoutable? Les routes. Pendant la saison des pluies, elles sont impraticables. Les véhicules ne sont alors d’aucune utilité, et il faut une détermination sans faille et de bonnes jambes pour atteindre nos sites ICCM. Mais ces obstacles restent dérisoires si on les compare aux besoins sanitaires.

La présence de MSF à Abyei est une lueur d’espoir pour la communauté. Il n’y a pas d’autre unité de santé, pas d’autres endroits où les gens peuvent obtenir des soins médicaux. Ce sont uniquement nos sites ICCM, établis avec l’aide de la communauté, qui aident à prévenir et à traiter les maladies. Et il ne s’agit pas seulement d’approvisionnement en médicaments. MSF finance ceux et celles qui se portent volontaires pour servir leurs communautés.