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Soudan du Sud : MSF condamne l’enlèvement d’une membre du personnel du ministère de la Santé dans le comté de Morobo

Ce quatrième incident grave en sept mois souligne la violence croissante contre le personnel de santé au Soudan du Sud.

Médecins Sans Frontières (MSF) condamne fermement l’enlèvement d’une membre du personnel du ministère de la Santé du Soudan du Sud. Cet incident s’est produit le 25 juillet, vers 10 heures, dans le comté de Morobo, dans l’État d’Équatoria-Central. La sage-femme se trouvait à bord d’une ambulance de MSF qui effectuait le transport vers l’hôpital. Elle a été libérée saine et sauve le 26 juillet. Néanmoins, cet incident met en évidence la violence croissante contre le personnel de santé au Soudan du Sud. 

Cette sage-femme accompagnait des personnes qui avaient été transférées à l’hôpital de Yei pour recevoir des soins médicaux spécialisés. À leur retour vers Morobo, deux individus armés ont intercepté l’ambulance qui les transportait, ont forcé cette femme à descendre du véhicule et l’ont enlevée. Le chauffeur de MSF, les autres membres du personnel, les patientes et les patients ont été autorisés à poursuivre leur route. 

« Nous sommes témoins d’une tendance inquiétante et inacceptable, où les services de santé impartiaux font l’objet d’attaques aveugles », déclare Ferdinand Atte, directeur des projets de MSF au Soudan du Sud. « Cet incident n’est pas seulement une attaque contre un individu, c’est une attaque directe contre le système de santé destiné à servir les personnes les plus vulnérabilisées de nos communautés. » 

Au cours des derniers mois, les attaques contre les structures de santé ont considérablement augmenté au Soudan du Sud. En raison de ces violences, MSF a été contrainte de fermer deux hôpitaux, à Ulang et à Old Fangak.  

En mai dernier, en raison de l’insécurité grandissante, nous avons également été obligés de réduire nos services de proximité dans les comtés de Yei et Morobo. En conséquence, MSF n’a pu assurer que 3 427 consultations en mai et en juin, la moitié du nombre enregistré au cours de la même période en 2024.  

Les attaques contre le personnel et les structures de santé mettent en danger la sécurité même des membres du personnel médical. Elles perturbent également l’accès aux soins essentiels pour les communautés isolées, qui vivent loin des structures médicales et qui comptent sur ces services. 

MSF travaille au Soudan du Sud depuis plus de 40 ans. Elle intervient lors de crises majeures telles que des conflits, des inondations et des épidémies, et continue d’offrir des soins essentiels malgré les violences persistantes. Mais aucun membre du personnel médical ne devrait avoir à risquer sa vie pour préserver celle des autres. En sept mois seulement, quatre incidents graves ont touché MSF et mis en danger notre personnel et les personnes à qui nous prêtons assistance. 

« MSF continue d’appeler toutes les parties impliquées dans le conflit en cours au Soudan du Sud à respecter leurs obligations de protéger les personnes et les infrastructures civiles, y compris le personnel de santé, les patientes, les patients et les installations médicales », conclut Ferdinand Atte. « Elle demande également à ces parties de garantir un accès sûr aux communautés qui en ont le plus besoin. Le personnel de santé ne devrait jamais être pris pour cible. »