Inondations au Pakistan : l’état de la situation avec le coordonnateur d’urgence de MSF
Shahid Abdullah, coordonnateur d’urgence de Médecins Sans Frontières (MSF) au Baloutchistan, décrit la situation dans les régions touchées par les inondations.
« Les gens sont assis le long de la route principale, et on peut voir que plusieurs ont déjà reçu une assistance parce qu’ils ont, entre autres, des moustiquaires, des trousses d’hygiène et de la nourriture. Par contre, les personnes qui sont loin de la route principale sont laissées à eux-mêmes, parce qu’il est difficile de les rejoindre. Nous avons réussi à atteindre un groupe qui n’avait pas reçu d’aide depuis le début des inondations. MSF a été la première à les atteindre. Notre équipe les a pris en charge, notamment en ce qui a trait à leurs besoins médicaux.
L’eau stagnante engendre des problèmes de santé, et la situation n’est pas près de s’améliorer. Nous voyons des personnes atteintes de maladies d’origine hydrique telles que diarrhées, paludisme, maladies de la peau et infections oculaires.
Les défis sont grands et nombreux. Il faut lutter pour obtenir des médicaments et des ressources humaines, tant des médecins que du personnel infirmier, et dans de nombreuses régions, il est très difficile d’atteindre les gens. Nous faisons de notre mieux pour aider.
Il est désolant de voir comment les maisons construites avec de la boue ont été complètement emportées par l’eau. Elles ont largement disparu. Dans de nombreux endroits, l’eau reste élevée, et la seule chose que les gens puissent faire est d’attendre qu’elle redescende. C’est horrible. Lorsqu’ils en sont capables, les gens marchent ou nagent pour traverser les nappes d’eau. Cependant, pour beaucoup, il n’y a rien d’autre à faire, sinon attendre que l’eau se retire ou que quelqu’un vienne leur porter assistance.
À seulement une demi-heure ou une heure de la ville, on voit d’énormes masses d’eau, qui s’élèvent à plusieurs mètres au-dessus du sol. Ici, dans la ville, il y a aussi des traces d’eau, à la fois sur les bâtiments publics et sur les terrains.
Beaucoup de personnes ont tout perdu. En plus, parce qu’elles vivent au bord de la route, elles n’ont pas accès à de l’eau potable ni à des installations sanitaires. La situation est particulièrement difficile pour les femmes, qui doivent déployer de grands efforts pour répondre à leurs besoins. Les gens ont du mal à se protéger des températures extrêmes, qui peuvent atteindre jusqu’à 50 degrés Celsius. Parmi les gens installés sur le bord de la route, certains n’ont que quelques lits tissés à la main empilés les uns sur les autres et un morceau de tissu ou de plastique pour se protéger du soleil.
Dans notre hôpital, nous voyons de nombreux enfants qui sont nés malnutris. C’était le cas avant les inondations, mais la situation actuelle peut contribuer à aggraver leur état. Les gens ici vivent déjà une vie difficile, donc la situation les frappe encore plus durement.
Les besoins sont énormes, et nous sommes heureux d’être là pour offrir une assistance. »
