A labourer works on the construction of a 39-bed Ebola Treatment Centre in Mubende, close to the epicenter of the recent Ebola outbreak. MSF is working alongside the Ugandan Ministry of Health in tackling the epidemic which was declared on September 20. This ETC in Mubende is the second facility constructed by MSF in the town and will provide increased capacity for suspected and confirmed Ebola cases. The centre will have an Intensive Care Unit and support efforts to identify and treat patients promptly, improving their chances of survival. © MSF/Sam Taylor
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Que fait MSF en Ouganda, un mois après la déclaration de l’épidémie d’Ebola ?

 

Depuis le 20 septembre 2022, jour de la déclaration de l’épidémie d’Ebola en Ouganda, MSF se mobilise aux côtés du ministère de la Santé pour soutenir la prise en charge médicale dans le pays.

Entre le début de l’épidémie et le 23 octobre, 90 patients ont été confirmés malades d’Ebola et 28 personnes sont décédées de la maladie. 32 autres se sont rétablies et sont sorties des centres de traitement.

Compte tenu des défis posés par l’absence de vaccin ou de traitement actuellement homologués contre le virus Ebola de souche Soudan et sur la base de l’expérience acquise lors de précédentes épidémies, MSF articule son intervention autour de trois axes. Les équipes, composées de médecins, personnel infirmier, logisticien·ne·s, spécialistes de la prévention et du contrôle des infections (PCI) ou encore de la promotion de la santé, sont actuellement à l’œuvre afin de limiter la propagation de l’épidémie, de réduire la mortalité et de faciliter le suivi épidémiologique, la recherche et l’innovation.

« Pour lutter contre la propagation de l’épidémie, l’un des objectifs cruciaux est de réussir à réduire le délai entre la déclaration des premiers symptômes chez les personnes malades et leur prise en charge. Nous savons en effet que plus les malades sont pris en charge tôt, plus leurs chances de survie sont grandes et moins il y a de risque de propagation de la maladie au sein de la communauté », explique Denis K. Mbae, coordinateur de projet activités extérieures.

 

Un centre de traitement d
Un centre de traitement d’Ebola de 40 lits a été achevé, et une autre installation de 40 lits, qui aura la capacité de fournir des soins intensifs, est en cours de construction dans la ville de Mubende pour les patient·e·s confirmé·e·s.MSF/Sam Taylor

 

Dans le district de Mubende, épicentre de l’épidémie, plusieurs équipes de MSF sont actuellement déployées au plus près des patient·e·s. Certaines d’entre elles se rendent par exemple dans des centres de santé ou des écoles par lesquelles des personnes malades d’Ebola sont passées pour soutenir la prévention et le contrôle des infections ou prodiguer des conseils en matière de promotion de la santé. Elles aident aussi, médicalement et socialement, les personnes tenues de s’isoler pendant 21 jours, lorsqu’elles ont été en contact avec un malade d’Ebola, via des distributions de biens de première nécessité comme des produits d’hygiène, de la nourriture ou des moyens de communication. Ce support a pour but de compenser la perte d’activités génératrices de revenus et permettre à la personne de pouvoir s’isoler dans des conditions acceptables.

Des responsables de la promotion de la santé de MSF participent également à l’identification et au suivi des personnes contactes afin d’identifier rapidement celles à risque d’être porteuses de la maladie, de les sensibiliser en matière de prévention et aux attitudes à adopter en cas de symptômes. Enfin, MSF se prépare à soutenir les centres de santé affectés pour les aider à offrir un accès aux soins de santé primaire gratuits pour la population des zones touchées par l’épidémie.

En parallèle, MSF maintient son soutien au Ministère de la santé ougandais dans le traitement médical des personnes malades dans le district de Mubende, qui reste l’épicentre de l’épidémie. Les équipes ont construit un centre de traitement Ebola de 40 lits dans la ville de Mubende pour les patient·e·s confirmé·e·s et terminent la construction d’un deuxième centre de 40 lits, qui aura également la capacité de fournir des soins intensifs. Une unité de traitement de 8 lits à Madudu pour les personnes malades à un stade moins avancé a été construite et ouvre ses portes. « En plus de la construction des unités, nous avons réalisé des dons de médicaments et d’équipements de protection, et dispensé des formations au personnel médical qui travaille à l’intérieur des structures de santé, notamment sur la prise en charge des malades mais aussi sur les mesures d’hygiène à mettre en œuvre, ce qui est crucial pour éviter les transmissions nosocomiales. Nous avons également mis à la disposition du Ministère du personnel MSF expérimenté dans la gestion de cas de fièvre hémorragique, comme des médecins ou du personnel infirmier », explique Denis Basdevant, coordinateur de projet pour MSF à Mubende.

A Kampala, la capitale du pays, MSF va également développer des mesures similaires : des actions de promotion de la santé, du soutien social aux personnes contactes, une aide aux structures de santé en matière de prévention et contrôle des infections et un appui aux soins de santé non liés à Ebola. MSF devrait aussi bientôt s’investir dans la prise en charge des malades. 

 

Des ouvriers travaillent à la construction d
Des ouvriers travaillent à la construction d’un centre de traitement du virus Ebola de 39 lits à Mubende, près de l’épicentre de la récente épidémie.MSF/Sam Taylor

 

Sur le volet épidémiologique, Epicentre collabore avec le ministère de la Santé, pour soutenir les activités épidémiologiques, notamment la surveillance et le contrôle et la prévention des infections.

Enfin, MSF a fait part de son intérêt et de sa disponibilité pour participer à la recherche qui va débuter dans les prochaines semaines concernant les vaccins et traitements pour le virus Ebola de souche Soudan. « L’approbation de vaccins et traitements efficaces contre la souche Zaïre d’Ebola en 2018-2019 en République Démocratique du Congo et la gestion des épidémies qui ont suivi ont été des outils cruciaux dans le contrôle de la propagation du virus. Or nous savons que ceux-ci peuvent être développés et testés en avance pour ce qui est de déterminer leur innocuité, mais leur efficacité ne peut être testée que pendant une épidémie. A ce titre, et comme ce fut le cas lors des essais cliniques menés pour les deux vaccins et traitements contre la souche Zaïre en RDC en 2019, MSF est prêt à s’investir massivement dans cette recherche », détaille John Johnson, expert en matière de vaccins et de réponse aux épidémies pour MSF.