Since 1 December, MSF teams have distributed in different locations in rural northern Idlib province essential relief items to respond to the needs of newly displaced people who had fled the offensive conducted by the Syrian armed forces. © MSF
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Idlib, Syrie : Une horrible journée d’attaques aveugles

Les attaques aveugles contre des zones civiles ont eu des conséquences horriblement prévisibles hier dans le gouvernorat d’Idlib, en Syrie. Trois hôpitaux près des lignes de front soutenues par l’organisation médicale humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF) ont reçu 185 blessés, et 18 patients étaient déjà décédés à leur arrivée.

 

« L’horrible campagne aveugle de bombardements et de tirs d’artillerie d’hier ne peut qu’avoir été menée par le gouvernement syrien et ses alliés », a déclaré la directrice des opérations de MSF, Meinie Nicolai. « Nous ne savons pas comment les faire cesser les attaques aveugles, et nous ne savons pas comment les faire respecter le droit international humanitaire – les « règles de la guerre ». Nous avons à maintes reprises exhorté les parties impliquées dans la guerre en Syrie, leurs alliés et le Conseil de sécurité des Nations Unies à faire tout leur possible pour mettre fin à ces violations. Nous les exhortons à nouveau à le faire, avec la plus grande urgence. Les civils et les infrastructures civiles doivent être protégés, et notre appel à respecter les règles de la guerre s’applique autant aux groupes d’opposition et aux forces turques qu’au gouvernement syrien et à ses alliés, dont la Russie, le principal allié militaire du gouvernement syrien. »

Dans l’après-midi et le soir du 25 février, des bombes et des obus ont frappé des zones où se trouvaient des populations denses de personnes déplacées dans et autour de la ville d’Idlib et de la ville de Mareet Misirin. Au moins deux écoles et deux maternelles accueillant des familles déplacées ont été touchées.

Au cours d’une soirée et d’une nuit d’urgences médicales extraordinaires, trois hôpitaux soutenus par MSF dans la région ont été submergés par un afflux de patients ayant urgemment besoin de soins. L’un des chirurgiens de l’hôpital chirurgical d’Idlib a déclaré à l’équipe de soutien de MSF : « Certaines des blessures étaient des amputations, des lésions neurologiques et de nombreuses autres blessures. C’était une situation hystérique dans la ville. Avec le bruit des bombardements et des sirènes, les gens ont eu des attaques de panique. Ce fut une journée sanglante et difficile. »

Deux des hôpitaux – Idlib Central et Mareet Misirin – ont pu fournir une version préliminaire des registres de patients : on y comptait 66 patients souffrant de blessures graves ou critiques nécessitant des chirurgies majeures. Au moins 14 des patients gravement blessés étaient des enfants.

Les hôpitaux Idlib Central et Mareet Misirin ont évité le pire dans des bombardements et des tirs ratés, avec des projectiles atterrissant à moins de 100 mètres de ces établissements. Quatre médecins travaillant à l’hôpital Idlib Central ont été légèrement blessés dans les explosions.

« Combien de mères ont besoin de tenir leur bébé dans leurs bras pendant que les bombes tombent partout? Combien de pères ont besoin de rassurer leurs enfants et de les faire rire, alors que le feu brûle tout autour? » a déclaré Cristian Reynders, coordonnateur du projet MSF pour le nord-ouest de la Syrie. « Il y a une chose que les gens d’Idlib espèrent : préserver la vie humaine. Et leurs espoirs s’amenuisent de minute en minute. »

Les bombardements et les tirs aveugles sur des zones civiles sont devenus une caractéristique de la guerre en Syrie, et le gouvernement syrien doit s’engager à respecter le droit international humanitaire et les règles de la guerre.