Doctors Without Borders (MSF), in support of the Khayelitsha District Hospital, opens a COVID-19 treatment facility to meet the needs of the local community during the epidemic. Established in Khayelitsha Multi-purpose Centre, a City of Cape Town-owned community sports centre in close proximity to the hospital.Khayelitsha Field Hospital, it will help manage hospital overflow for moderate COVID-19 cases. The facility will be operational from 01 June, providing a capacity of 60 beds. 6 medical doctors and 8 nurses employed by MSF will staff the treatment facility. Officially named Khayelitsha Intermediate Care Facility, it will operate during the time of the projected peak of transmission in the Cape Metropolitan area. MSF will continue to support the Khayelitsha District Hospital until needs have subsided. © MSF/Rowan Pybus (@Makhulu_)
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MSF ouvre un hôpital de campagne à Khayelitsha alors que l’Afrique du Sud se prépare à la COVID-19

En mai, le ministre sud-africain de la Santé a prévenu qu’avec le taux d’infection actuel, les hôpitaux d’Afrique du Sud dépasseraient leur capacité en lits, potentiellement d’ici la fin juin.

 

« Alors que la COVID-19 continue de se propager, les diverses unités de l’hôpital du district de Khayelitsha se sont remplies de cas suspects et confirmés. Nous aidons à augmenter la capacité locale de soins de santé pour répondre à ces besoins urgents – cela contribuera à sauver des vies », explique le Dr Eric Goemaere, chef de projet d’un hôpital de campagne destiné à traiter les cas de COVID-19 mis en place par Médecins Sans Frontières (MSF) dans le township de Khayelitsha, un secteur densément peuplé du Cap.

La communauté de Khayelitsha a connu le plus grand nombre d’infections à la COVID-19 dans le pays, incitant MSF à procéder à la mise en place d’un centre de débordement de 60 lits, qui gérera les cas modérés et graves de COVID-19 en soutien à l’hôpital local.

« Étant donné que les patients souffriront de détresse respiratoire, tous les lits seront ultimement équipés de concentrateurs d’oxygène », explique le Dr Goemaere

MSF a ouvert l’hôpital de campagne de Khayletisha le 1er juin, en présence du ministre national de la Santé. Le lendemain, l’établissement a reçu 24 patients atteints de COVID-19 en provenance de l’hôpital local.

 

Où la COVID-19 frappe-t-elle le plus fort?

Khayelitsha a été le premier township d’Afrique du Sud à enregistrer un cas confirmé de COVID-19, fin mars, et a depuis été la communauté la plus touchée. Plus de la moitié des 500 000 habitants de Khayelitsha vivent entassés dans des cabanes et des logements informels. Le taux de chômage se situe à 42 %, et 60 % des résidents n’ont pas d’eau courante à la maison. Sur ce fond d’extrême pauvreté, les infections à la COVID-19 sont passées d’environ 25 infections par jour en mai à plus de 150 par jour en juin – une augmentation alarmante de 600 %.

Maintien des soins pour les patients atteints de VIH/TB

 

« Nous sommes ici pour aider à affronter une urgence humanitaire d’envergure. Mais nous ne parlons pas seulement de la COVID-19. Nous travaillons à traiter les cas de COVID-19 tout en maintenant nos services pour les personnes atteintes de deux des maladies chroniques les plus répandues, le VIH et la tuberculose », explique Nompumelelo Zokufa, responsable de la promotion de la santé pour MSF à Khayelitsha.

MSF travaille dans la communauté de Khayelitsha depuis plus de 20 ans, à élaborer des stratégies de soins innovantes à toutes les étapes du processus de traitement pour les personnes vivant avec le VIH et/ou la tuberculose pharmacorésistante. Alors que le système de santé devient submergé par la COVID-19, les programmes de lutte contre le VIH et la tuberculose ont dû être interrompus. Moins de personnes se rendent dans les centres de santé; cela est attribuable aux restrictions de mouvements visant à freiner la propagation de la COVID-19, ainsi qu’à la peur qu’ont certains patients de quitter leur domicile pour aller chercher leurs médicaments dans les cliniques ou subir un test de dépistage, craignant de contracter le coronavirus. Il est également probable que beaucoup de ceux qui arrivent dans les établissements de santé atteints de tuberculose soient identifiés à tort comme des cas probables de COVID-19, car les symptômes des deux maladies sont similaires.

« Plus nous en apprenons sur la COVID-19, mieux nous pouvons ajuster nos activités de riposte. Nous constatons maintenant que les soins de santé essentiels, y compris les services de lutte contre le VIH et la tuberculose, ont subi des contrecoups négatifs à tous les niveaux », explique la Dre Laura Trivino, coordonnatrice médicale de MSF en Afrique du Sud.

 

S’adapter aux défis de la COVID-19

 

Le ministère de la Santé de l’Afrique du Sud, avec l’aide de MSF et d’autres partenaires, a tenté de trouver un équilibre, pour que l’on puisse affronter la COVID-19, tout en s’assurant de ne pas oublier le VIH et la tuberculose.

« La riposte à la COVID-19 consiste à éloigner les personnes des risques, en particulier celles qui présentent un risque élevé de développer la forme grave de la maladie, et une façon de ce faire est de déplacer certains services en dehors des centres de santé, qui sont de potentiels points chauds d’infection. Dans la pratique, MSF a aidé les autorités locales à donner aux patients atteints de VIH et de tuberculose des renouvellements de médicaments plus longs, en soutenant même la livraison des médicaments à domicile. Nous avons également procédé au dépistage de la COVID-19 dans les établissements de santé comme moyen d’empêcher les personnes atteintes de COVID-19 d’infecter d’autres personnes qui se rendent en clinique », explique la Dre Trivino.

Mais afin d’éviter que les mesures de prévention de la COVID-19 ne perturbent complètement les services de lutte contre le VIH et la tuberculose, il est important que les tests de dépistage du VIH et de la tuberculose soient intégrés rapidement et efficacement dans la riposte à la COVID-19.

« Nous aidons le ministère de la Santé à le faire, car nous ne pouvons pas nous permettre de perdre les progrès accomplis ces dernières années avec le VIH et la tuberculose. Nous apprenons tous ensemble, en appliquant nos expériences passées dans la lutte contre les épidémies et en veillant à ce que la communauté soit toujours au centre de tout ce que nous faisons », dit la Dre Trivino.