These aerial and ground photos show MSF’s distribution of relief items to a reception center hosting displaced families as a result of the earthquake that struck Syria and Turkey on February 6, 2023. The shelter is located near the village of Tal Ammar in the countryside of the city of Salqin on the Turkish border in northwestern Syria.
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Syrie : MSF intensifie ses efforts de secours

 

Le 6 février à 4 h 17, Mohammad* et sa famille ont été réveillés par la première secousse des tremblements de terre qui ont frappé de grandes parties du nord-ouest de la Syrie et du sud de la Türkiye.

« Lorsque tous les bâtiments se sont mis à trembler, ma femme et moi avons pris nos enfants et sommes partis en courant vers la cour de récréation de l’école », explique Mohammad. « Nous étions là, sous la pluie, horrifiés par toute la dévastation que nous pouvions voir autour de nous. Des bâtiments s’étaient effondrés et il y avait des gens coincés à l’intérieur. Une situation tragique. »

Mohammad et sa famille vivaient dans une école à Azmarin, dans la province d’Idlib, dans le nord de la Syrie, après avoir fui leur maison de Jabal Al Zawiya, à environ 70 km de là.

Les tremblements de terre ont semé la dévastation, blessé et tué des milliers de personnes, et en ont laissé d’innombrables sans abri, sans nourriture et sans articles de première nécessité. La catastrophe a aggravé une situation humanitaire déjà désespérée. Plus de 180 000 personnes déplacées par les tremblements de terre s’ajoutent aux deux millions d’individus qui vivent déjà dans des conditions difficiles et précaires après avoir été plusieurs fois contraints de se déplacer au cours des 12 années de guerre.

Après des heures sous la pluie froide, Mohammad et sa famille ont trouvé refuge sous des oliviers. Deux jours plus tard, toujours sous le choc, ils ont pris la route à la recherche d’un refuge, avec d’autres personnes qui se sont retrouvées sans abri après les tremblements de terre. « Nous avons continué jusqu’à ce que nous arrivions à ce centre d’accueil », explique Mohammad. « Ici, on nous a aidés et accueillis. » 

Cliniques mobiles et articles de première nécessité

Les équipes de MSF répondent aux besoins médicaux et humanitaires engendrés par la catastrophe. Elles se sont concentrées au départ sur le renforcement de la capacité d’intervention d’urgence des équipes médicales locales et sur le don de médicaments et de fournitures médicales aux établissements de santé et aux équipes de secours. Aujourd’hui, Médecins Sans Frontières (MSF) a intensifié ses activités dans le nord-ouest de la Syrie, où elle gère quatre cliniques mobiles et distribue des articles de première nécessité, notamment des matelas, des articles d’hygiène, du matériel de nettoyage et des ustensiles de cuisine.

 

Angle aérien MSF distribuant des articles de secours
MSF distribue des articles de première nécessité dans un centre qui accueille des familles déplacées à la suite des tremblements de terre qui ont frappé la Syrie et la Türkiye, le 6 février dernier. Syrie, 2023.©️ Omar Haj Kadour/MSF

 

À Idlib, en Syrie, les équipes de MSF ont réalisé 5 667 consultations médicales et distribué près de 31 000 articles de première nécessité. Dans les cliniques mobiles, les médecins fournissent des soins généraux, mais offrent aussi des soins pour les blessures, les maladies chroniques, la santé sexuelle et reproductive, tout comme du soutien en santé mentale et de la vaccination pour les enfants.

« Les tremblements de terre ont aggravé une situation déjà désastreuse pour les gens du nord-ouest de la Syrie, où de nombreuses personnes vivent dans des conditions de précarité, avec un accès limité aux soins médicaux », explique le Dr Ziad Marzouk, spécialiste des maladies chroniques et membre de l’équipe de cliniques mobiles de MSF. « À travers les cliniques mobiles, nous prodiguons des soins médicaux essentiels à ceux et celles qui en ont le plus besoin. »

Plus d’aide est nécessaire de toute urgence dans le nord-ouest de la Syrie

Les tremblements de terre ont mis en lumière le besoin urgent d’aide humanitaire dans le nord-ouest de la Syrie et ont levé le voile sur une crise oubliée. Malgré l’aide qui a atteint certaines régions ces derniers jours, il manque cruellement d’abris, d’eau potable, d’installations sanitaires et d’équipements de chauffage. Les gens peinent également à accéder à des soins psychologiques, à un moment où la catastrophe a eu un impact énorme sur leur bien-être.

« Il est important que la réponse humanitaire ne s’estompe pas dans les prochaines semaines, et qu’elle soit plutôt renforcée et augmentée », affirme Yasser Kamaledin, directeur de MSF pour la Syrie. « Les tremblements de terre ont amené de nouveaux défis dans la capacité des gens à combler leurs besoins de base, notamment à obtenir des soins médicaux. Jusqu’à présent, dans les deux semaines qui ont suivi les tremblements de terre, l’aide humanitaire qui est arrivée dans le nord-ouest de la Syrie était trop modeste et trop lente. L’aide internationale doit être intensifiée de toute urgence afin de préserver la vie et la dignité des personnes qui vivent dans les zones touchées. »

 

Personnel de MSF devant un camion avec des articles de secours
Depuis le matin du séisme, le 6 février dernier, MSF s’emploie à distribuer des articles de première nécessité et à fournir une assistance médicale. Syrie, 2023.©️ Omar Haj Kadour/MSF

 

Comme beaucoup d’autres, Mohammad et sa famille ont du mal à passer les froides nuits d’hiver sans matelas pour dormir ni électricité pour fournir de la lumière et de la chaleur.

« Pendant la guerre, sans savoir ce qui allait se passer, nous avons quitté nos maisons en pensant que nous serions de retour dans quelques jours », raconte Mohammad. « Au lieu de cela, nous nous sommes retrouvés avec rien. Après les tremblements de terre, la même chose s’est produite. Les gens essaient de s’entraider de toutes les manières possibles, mais nous avons besoin au moins de matelas pour dormir et de lumière parce qu’il n’y a pas d’électricité. Toutes les familles ici n’ont rien. »

*Le nom a été changé pour protéger la vie privée.