MSF teams treating the different water points in the village of Haramia in the commune of Bandé in the department of Magaria in south of Niger. Since June 2021, MSF launched water treatment activities in 15 villages in the commune of Bandé in Magaria, south of Niger, to prevent the development of the mosquito larvae into full grown mosquitoes aiming at decreasing the malaria cases. This region of Niger is well-known for being one of the richest in terms of water resources, and is one of the regions with the highest rainfall in the country. However, these large quantities of water, very close to people’s homes, are a breeding ground and habitat for different types of mosquito, including anopheles, which are responsible for the transmission of malaria throughout the year. When it rains the surface area of the water increases by three to four times, creating more opportunity for egg-laying and larvae development. © Mario Fawaz/MSF
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La crise climatique est une crise sanitaire et humanitaire

Médecins Sans Frontières (MSF) intervient depuis longtemps en réponse aux crises médicales et humanitaires parmi les plus graves du monde. Parmi les endroits où nous travaillons, nombreux sont ceux qui sont situés dans des régions particulièrement vulnérables face aux changements climatiques. Pour nos équipes qui fournissent des soins aux personnes touchées par leurs effets sur la santé, il est évident que les personnes les plus durement touchées par cette crise demeurent celles qui se trouvent en situation de vulnérabilité.

 

C’est pourquoi nous avons participé, en tant qu’observateur officiel, à la 26e Conférence des Parties (COP26) de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) à Glasgow, en Écosse, où les dirigeants mondiaux se sont réunis pour mettre à jour les plans d’action climatique afin de veiller à ce que le monde reste un endroit sûr où vivre.

Nous y avons participé pour que les besoins des personnes les plus touchées par l’urgence climatique ne soient pas oubliés. Il a toujours été de notre devoir de parler au nom de ceux et celles dont la voix n’est pas entendue, et c’est ce que nous avons fait à Glascow. Nous voulons faire entendre les préoccupations des communautés que nous servons.

 

 

Nous y avons participé pour mieux comprendre comment adapter notre réponse médicale et humanitaire à une réalité qui évolue rapidement. De nombreuses organisations, institutions et personnes possèdent une expertise sur les questions climatiques et environnementales, et nous devons apprendre de ces personnes pour que notre réponse soit en meilleure adéquation possible avec les besoins de demain.

Nous y avons participé parce que nous reconnaissons les avertissements servis par les scientifiques et la nécessité d’une trajectoire vers le net zéro. Soyons clairs, décarboner notre organisation n’est pas une tâche facile, car répondre aux crises humanitaires et sanitaires à travers le monde génère beaucoup d’émissions de gaz à effet de serre. Mais nous nous sommes engagé·e·s dans cette voie et nous sommes résolu·e·s à réduire notre empreinte carbone. Nous voulons apprendre de ceux et celles qui détiennent une expertise et une expérience différentes, et entamer une réflexion conjointe pour déterminer comment fournir une assistance humanitaire de manière plus durable.

 

Dans les régions désertiques du sud de Madagascar, la saison de la famine, qui se termine généralement en avril, devient chaque année plus critique. Trois années consécutives de sécheresse ont gravement compromis les récoltes et l’accès à la nourriture.
Dans les régions désertiques du sud de Madagascar, la saison de la famine, qui se termine généralement en avril, devient chaque année plus critique. Trois années consécutives de sécheresse ont gravement compromis les récoltes et l’accès à la nourriture.Ainga Razafy/MSF

 

L’urgence climatique aggrave les situations de vulnérabilité existantes et par conséquent, les situations humanitaires. Par exemple, au Niger, les changements dans le régime des pluies ont un impact sur la production alimentaire et les maladies infectieuses, comme le paludisme. Cela s’ajoute aux épidémies récurrentes, à l’insécurité alimentaire liée à la pression démographique et à l’utilisation des terres, ainsi qu’à la violence et aux déplacements. La combinaison mortelle du paludisme et de la malnutrition a fait beaucoup de victimes chez les enfants de moins de cinq ans.

Dans de nombreux projets MSF, nos équipes médicales humanitaires répondent à des situations liées à l’évolution de l’environnement. Parmi celles-ci, la prise en charge d’un nombre croissant de personnes atteintes de maladies infectieuses telles que le paludisme, la dengue et le choléra, en raison des changements dans les régimes de pluies et les températures; l’augmentation des cas de zoonoses en raison de la pression accrue sur l’environnement; et des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents comme les cyclones, les ouragans et la sécheresse, qui peuvent contribuer ou provoquer la malnutrition.

 

Melfran Herrera, biologiste pour MSF, recherche des larves de moustiques anophèles dans un marécage de l’État de Sucre, dans le nord-est du Venezuela.
Melfran Herrera, biologiste pour MSF, recherche des larves de moustiques anophèles dans un marécage de l’État de Sucre, dans le nord-est du Venezuela, pour en déterminer la densité et ainsi concevoir des stratégies efficaces de lutte antivectorielle et de prévention du paludisme. Les équipes de MSF travaillent en collaboration avec les autorités locales pour réduire l’incidence de la maladie dans cet État.Matias Delacroix

 

L’urgence climatique est une grande menace pour la santé humaine, en particulier dans les endroits où l’accès aux soins de santé de base est déjà limité ou inexistant.

Les organisations humanitaires répondent aux crises, peu importe leurs causes. Toutefois, leurs interventions ne sauraient compenser les inactions de nos dirigeants politiques devant l’origine de certaines de ces crises. Il faut une action politique concrète qui mette en œuvre des solutions pour limiter le réchauffement climatique et éviter des conséquences humanitaires désastreuses.