Les équipes MSF à l’hôpital de Jénine. Cisjordanie, 2023. © MSF
PARTAGEZ

MSF condamne le manque d’accès aux soins d’urgence en Jénine

Le personnel de MSF fournit des soins d’urgence dans la ville de Jénine, au nord de la Cisjordanie, à la suite de la plus importante opération menée par les forces israéliennes depuis 2002.

Dans le camp de personnes réfugiées de la ville, au moins huit personnes ont été tuées et 91 autres ont été blessées. De nombreuses personnes ont été blessées par balle et par éclats d’obus lors d’une attaque terrestre et aérienne.

55 personnes blessées

Outre les gens morts ou blessés, le raid a également affecté les structures de santé et entravé la réponse médicale d’urgence. Plusieurs bonbonnes de gaz ont atterri dans la cour de l’hôpital Khalil Suleiman, où le personnel de MSF soignait depuis deux heures du matin des patients et des patientes souffrant de blessures par balle. 

« Les raids à Jénine sont de plus en plus fréquents et leur intensité semble atteindre de nouveaux sommets. Nous avons vu plusieurs personnes avec des blessures par balle à la tête et nous avons reçu 55 individus blessés », a déclaré Jovana Arsenijevic, coordonnatrice des opérations de MSF à Jénine.

Les bulldozers militaires ont détruit plusieurs routes menant au camp de personnes réfugiées de Jénine, endommageant leur revêtement et rendant presque impossible l’accès pour les ambulances. Pendant le raid, les ambulanciers palestiniens ont été contraints de se déplacer à pied, dans une zone où les tirs et les frappes de drones sont fréquents. Toutes les routes menant au camp ont été bloquées pendant l’opération militaire, empêchant l’accès aux soins pour des gens blessés à l’intérieur du camp de personnes réfugiées.

Personnel de santé bloqué

« Nous travaillons depuis 15 heures et les gens continuent d’arriver. Il s’agit d’une opération militaire particulièrement longue, et pourtant, il y a encore des victimes qui ne peuvent être atteintes. Le personnel soignant doit être autorisé à accéder sans entrave aux patients et aux patientes », ajoute Jovana Arsenijevic.

Au cours des opérations menées par les forces israéliennes à Jénine, le raid du 3 juillet a porté à 48 le nombre de décès recensés cette année. Les raids de plus en plus fréquents entraînent en parallèle une augmentation des obstacles à la fourniture de soins médicaux.

Les raids des forces israéliennes à Jénine ont de plus en plus recours à un appui aérien, ce qui constitue une escalade inquiétante du recours à la violence. Aujourd’hui, au moins 10 attaques aériennes ont été signalées à Jénine.

« Les raids sur le camp de Jénine commencent à suivre un schéma identique. Les ambulances ont été écrasées par des véhicules blindés, les patientes, les patients et le personnel de santé se sont régulièrement vu refuser l’entrée et la sortie du camp. Cependant, l’utilisation d’hélicoptères d’attaque et de frappes de drones dans une zone aussi densément peuplée représente une nette augmentation de l’intensité qui n’est rien moins que scandaleuse », explique Jovana Arsenijevic. « Ce que nous voyons, c’est que l’hôpital où nous traitons les gens a été touché par des grenades lacrymogènes. Les structures médicales, les ambulances, les patients et les patientes doivent être respectées. »