Tchad : des inondations sans précédent
Une réponse rapide et coordonnée est nécessaire de toute urgence dans la ville de Koukou, province de Sila, dans l’est du Tchad.
Une réponse rapide et coordonnée est nécessaire de toute urgence dans la ville de Koukou, province de Sila, dans l’est du Tchad. Des milliers de personnes ont fui la montée des eaux, cherchant refuge sur une colline. Nos équipes sur place constatent d’ores et déjà une grande pénurie en nourriture, abris, eau potable et en soins de santé.
Au début du mois d’août, Koukou et les villages environnants ont été frappés par de fortes pluies. L’oued Bahr Azoum, qui longe la ville, a débordé le 5 août, provoquant, le 6 août, l’inondation d’une grande partie de Koukou. Le vendredi 9 août, l’eau est à nouveau montée, mais cette fois de manière beaucoup plus intense, entraînant des inondations que les gens ont qualifiées de sans précédent. La ville entière a été dévastée, les eaux faisant des ravages parmi les résidents et les résidentes de Koukou et des villages environnants.
« L’eau a déferlé en une vague énorme, à grande vitesse et avec une grande force », explique Julie Melichar, coordonnatrice du projet Sila de MSF. « Par endroits, les gens ne pouvaient plus marcher, ils devaient nager. Nous avons vu des personnes fuir, paniquées à l’idée de ne pas pouvoir sortir à temps. Nous entendions les maisons s’effondrer tout autour de nous. Nous avons vu des gens regarder leur maison détruite devant leurs yeux. De nombreux puits sont inondés et contaminés, et les gens sont contraints de boire de l’eau stagnante. Les stocks de nourriture ont été détruits dans une région qui connaissait déjà une crise alimentaire avant ces tragiques inondations. Les gens ont peu d’abris contre la pluie et beaucoup ont été victimes de morsures de serpent. Le centre de santé et l’hôpital ont été inondés et la majorité des stocks de médicaments ont également été détruits. »
MSF appelle les organisations humanitaires à fournir dès maintenant une aide d’urgence aux communautés de Koukou et de la région, et à évaluer les besoins dans les zones environnantes. Compte tenu de l’ampleur des inondations, des solutions doivent être trouvées d’urgence pour atteindre les communautés touchées, apporter des fournitures et fournir une réponse rapide et coordonnée.
La nourriture et les abris doivent être une priorité immédiate, de même qu’une réponse efficace en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène afin de réduire le risque d’épidémies. Les gens peuvent être piégés pendant un certain temps, avec le risque que les inondations augmentent à nouveau.
Bien que tous les membres du personnel de MSF et leurs familles à Koukou soient touchés par cette catastrophe, ils s’efforcent de prêter assistance à leur communauté. À bord d’un bateau de MSF, les équipes de MSF et les autorités locales ont pu secourir 296 personnes piégées par les eaux.
« Des collègues nous appelaient, nous disant qu’ils flottaient dans leurs maisons, et nous demandant d’envoyer le bateau », raconte Julie Melichar. « Certains radeaux que les gens avaient ont chaviré, et ils ont dû se réfugier dans les arbres. Toute la nuit et jusqu’au matin, notre bateau a aidé à rescaper des personnes », ajoute-t-elle.
MSF a installé une clinique mobile de soins primaires sur la colline et travaille à améliorer l’accès à l’eau potable. Cette catastrophe survient toutefois au pire moment possible, alors que les taux de paludisme et de malnutrition atteignent leurs pics saisonniers.
« Nous traitons le paludisme, la diarrhée aqueuse aiguë et les infections des voies respiratoires », explique Julie Melichar. « Nous étendons également le système d’approvisionnement en eau, car les gens boivent actuellement de l’eau contaminée. Mais les personnes sont confrontées à des pénuries générales; tout ce que vous pouvez imaginer. Devant ce scénario, je n’ose imaginer les types de problèmes de santé qui peuvent surgir, les épidémies sont une menace très réelle. Nous sommes très inquiets. Les gens de Koukou ont besoin que les organisations humanitaires leur viennent en aide, sinon cette catastrophe naturelle se transformera en catastrophe humanitaire. »