Environnement : MSF et des artistes d’Afrique de l’Ouest alertent sur les conséquences sanitaires de la crise climatique
Une initiative artistique percutante fusionne musique et danse africaine contemporaine pour appeler à l’action climatique avant la COP30.
En novembre, des négociations climatiques décisives se tiendront lors de la COP30 à Belém, au Brésil. En vue de la conférence, Médecins Sans Frontières (MSF) s’est associée à des artistes d’Afrique de l’Ouest et a lancé « Oya », une chanson qui appelle à une action urgente pour protéger les communautés à risque.
« Oya » est une initiative artistique unique qui fusionne musique et danse contemporaine africaine pour alerter sur les conséquences des changements climatiques sur la santé des personnes les plus à risques.
L’urgence climatique représente une menace majeure pour la santé de millions de personnes à travers le monde, en particulier pour les communautés les plus exposées au changement climatique.
En 2024, les équipes de MSF sont intervenues à la suite d’inondations exceptionnelles en Afrique de l’Ouest et au Soudan du Sud, de cyclones dévastateurs à Madagascar et de sécheresses dans la Corne de l’Afrique. Dans tout le Sahel, la combinaison mortelle du paludisme et de la malnutrition a submergé les services pédiatriques. Au Tchad, les équipes de MSF assurent désormais des activités de prévention et de prise en charge de la malnutrition tout au long de l’année.
« Ces problèmes vont s’intensifier si rien n’est fait. Il faut impérativement agir maintenant pour éviter les pires conséquences sanitaires et humanitaires de la crise climatique. À travers l’art, nous voulons rappeler que l’espoir est là, à condition d’agir sans délai. »
– Didier-Mukeba Tshialala, coordonnateur médical de MSF en Afrique de l’Ouest et centrale
« L’urgence climatique est une véritable urgence sanitaire », explique Didier-Mukeba Tshialala, coordonnateur médical de MSF en Afrique de l’Ouest et centrale. « Les communautés les plus à risques paient aujourd’hui de leur santé et de leur vie pour un problème qu’elles n’ont pas créé. »
L’année 2024 a de nouveau battu les records mondiaux de chaleur, marquant la dixième année consécutive de températures exceptionnellement élevées. Selon le dernier rapport du GIEC, près de 70 % des décès dans le monde sont dus à des maladies liées au climat. Pourtant, l’action climatique demeure insuffisante.

L’art, une voix pour le climat et la santé
En réponse à l’urgence climatique, MSF a choisi l’art comme moyen puissant de sensibilisation et d’appel à l’action. « Oya » (« On y va » en plusieurs langues du Nigeria) rassemble des musiciennes, des musiciens et une compagnie de danse d’Afrique de l’Ouest pour délivrer un message clair : il est nécessaire d’agir maintenant.
L’initiative prend la forme d’un vidéoclip. L’artiste Mao Sidibé signe la composition musicale originale, et la chorégraphie est de la prestigieuse École des Sables du Sénégal, fondée par Germaine Acogny.


« L’approche artistique était de réunir plusieurs émotions en un morceau : la tristesse, l’urgence, l’esprit revendicatif, mais aussi l’espoir », explique Mao Sidibé, compositeur de la chanson. « Ensemble, nous sommes plus forts. »
Les paroles d’« Oya » s’inspirent des témoignages du personnel, de patientes et de patients de MSF au Niger, au Cameroun et à Madagascar. La chanson donne ainsi la parole aux communautés directement affectées par la crise climatique.
Ce projet porte un message essentiel : les changements climatiques menacent la santé. Ils favorisent la propagation de maladies infectieuses, l’intensification des phénomènes climatiques extrêmes et l’augmentation des épisodes de chaleurs.
« Ces problèmes vont s’intensifier si rien n’est fait », déclare Didier-Mukeba Tshialala. « Il faut impérativement agir maintenant pour éviter les pires conséquences sanitaires et humanitaires de la crise climatique. À travers l’art, nous voulons rappeler que l’espoir est là, à condition d’agir sans délai. »
« Limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5 °C est absolument essentiel », déclare Stephen Cornish, directeur général de MSF. « Il faut en faire davantage dès maintenant pour soutenir les pays les plus touchés à faire face aux conséquences et à protéger la santé de leurs communautés. »