Boneka Gwele and 14 other members of the Khayelitsha Health Forum were employed by MSF to work as health promoters in community settings and local clinics, where their duties included sharing information about COVID-19 and vaccines, registration of individuals on the government’s digital vaccine registration platform, and escorting individuals to vaccination sites. Health Forum members are well known in their community, and their leadership and local knowledge proved invaluable as MSF sought to support increased vaccination for hard to reach groups, including people living with HIV and other comorbidities. © MSF/
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Afrique du Sud : soutenir la vaccination contre la COVID-19 auprès des personnes les plus à risque

Le programme de soutien à la vaccination mis en place par Médecins Sans Frontières (MSF) à Khayelitsha a démontré qu’il est possible de cibler les personnes présentant des comorbidités. Créé en partenariat avec les autorités sanitaires du Cap-Occidental, en Afrique du Sud, ce programme permet de rejoindre les personnes les plus à risque de développer des symptômes graves de la COVID-19 et d’en mourir.

La plupart des structures médicales en Afrique du Sud n’offrent pas de soutien à la vaccination ciblé pour les personnes à risque, et cela, en dépit du fait que ces personnes fréquentent régulièrement les établissements de santé. L’approche qu’a proposée MSF a permis de vacciner 2 238 personnes souffrant de comorbidités sur une période de six semaines comprises entre décembre 2021 et janvier 2022. Devant les résultats probants et rentables de cette campagne, MSF recommande au ministère national de la Santé d’adopter ce modèle.

La vaccination en clinique a commencé en mai 2021, mais MSF a constaté que de nombreuses personnes ne se rendaient pas sur ces sites en raison du coût du transport, des heures d’ouverture restrictives et du manque de données mobiles.
La vaccination en clinique a commencé en mai 2021, mais MSF a constaté que de nombreuses personnes ne se rendaient pas sur ces sites en raison du coût du transport, des heures d’ouverture restrictives et du manque de données mobiles pour s’inscrire en ligne à la vaccination.MSF/

« Les données du ministère de la Santé du Cap-Occidental recueillies au cours de la première vague ont montré à quel point les décès causés par la COVID-19 étaient élevés en présence de certaines comorbidités comme le diabète, l’hypertension, le VIH et la tuberculose. Dans la quatrième vague, nous voulions cibler les personnes souffrant de comorbidités qui n’avaient pas encore reçu de vaccin », explique le Dr Colin Pfaff, coordonnateur médical de MSF à Khayelitsha.

Le rôle des agentes et des agents de promotion de la santé

Les trois cliniques de Khayelitsha qui offraient la vaccination recevaient principalement des personnes qui se présentaient sans rendez-vous. La plupart des patients et des patientes qui venaient pour des soins cliniques étaient réticent·e·s à se faire vacciner le jour même, puisqu’ils et elles estimaient avoir déjà attendu trop longtemps. MSF a donc déployé 15 agentes et agents de promotion de la santé. Leur rôle? Profiter du temps d’attente pour aborder les patients et les patientes et inscrire d’emblée ceux et celles qui acceptaient d’être vacciné·e·s dans le système électronique de données du portail d’enregistrement du programme gouvernemental de vaccination de la COVID-19. Une fois leur consultation de routine terminée, les patients et les patientes étaient escorté·e·s par un ou une agente de promotion de la santé jusqu’au site de vaccination.

« Une approche à guichet unique est depuis longtemps ce à quoi aspirent des personnes vivant avec le VIH, et donc ajouter aux services la vaccination contre la COVID-19 le même jour était parfaitement logique en termes d’approche concertée », dit Dr Pfaff.

Nosipho Phenduka, agente de promotion de la santé de MSF, offre du soutien à la vaccination contre la COVID-19 à une patiente qui attend pour recevoir des services de routine à la clinique Nolungile de Khayelitsha.
Nosipho Phenduka, agente de promotion de la santé de MSF, offre du soutien à la vaccination contre la COVID-19 à une patiente qui attend pour recevoir des services de routine à la clinique Nolungile de Khayelitsha.MSF/

Sur les 2 238 personnes atteintes de comorbidités ayant reçu leur vaccin à la fin du mois de janvier 2022, 41 % vivaient avec le VIH, 18 % souffraient d’hypertension, 15 % de tuberculose et 10 % de diabète.

« Ne me dites pas que les gens en Afrique du Sud ne veulent pas du vaccin. Nous le voulons, mais dans nos communautés, l’obtenir est un défi supplémentaire alors que la vie est déjà difficile. J’ai accepté de me faire vacciner au site C [clinique Nolungile] parce que c’était simple, j’étais à la clinique de toute façon », explique Ntombekhaya Tsholoba, résidente de Khayelitsha.

Sites de vaccination temporaires

In parallel, MSF has been taking vaccination into the Khayelitsha community since July 2021, including the development and running of pop-up vaccine sites in partnership with City of Cape Town Health Department.

En parallèle, MSF offre depuis juillet 2021 la vaccination dans la communauté de Khayelitsha. Son apport englobe la mise en place et la gestion de sites de vaccination temporaires en partenariat avec le service de santé de la ville du Cap.

Mpumi Zokufa
Mpumi Zokufa.Chris Allan

« La vaccination en clinique a commencé en mai 2021, mais nous avons constaté que de nombreuses personnes ne se rendaient pas sur ces sites en raison du coût du transport, des heures d’ouverture restrictives des cliniques et du manque de données mobiles pour s’inscrire en ligne à la vaccination », explique le responsable de la promotion de la santé de MSF, Mpumi Zokufa.

Une campagne par la communauté, pour la communauté

Lorsque le nombre de personnes enregistrées atteint un certain seuil pour un lieu spécifique, MSF appelle l’équipe de vaccination de la ville du Cap pour lancer la vaccination sur des sites de vaccination mobiles. Grâce à ce partenariat, le nombre de personnes enregistrées et vaccinées à Khayelitsha a augmenté de 18 600 personnes. MSF a constaté un faible taux de vaccination chez les jeunes et les hommes. Face à la situation, l’équipe de promotion de la santé a décidé d’avoir recours à des murales pour sensibiliser la communauté au vaccin contre la COVID-19.

« Il y a eu des investissements dans des campagnes numériques portant sur la COVID-19, mais il manquait de promotion de la santé communautaire au niveau de la rue, et il fallait combler cette lacune », affirme Mpumi Zokufa.

Murales pour inciter les jeunes à se faire vacciner à Khayelitsha.
Murales pour inciter les jeunes à se faire vacciner à Khayelitsha.

MSF a invité trois artistes de Khayelitsha à créer des images faisant la promotion de la vaccination et à les peindre sur des murs dans des endroits passants. La vaccination a ensuite été offerte à différents moments sur chaque site..

Noeleen Ndamane, artiste basée à Khayelitsha, est convaincue que les murales ont influencé le cours des événements. « Nous avons généré un engouement dans les rues. Les gens s’arrêtaient et posaient des questions. Certains jours, des DJ jouaient à côté de nous et de grandes foules dansaient, regardaient notre travail et se rendaient directement à la clinique temporaire pour recevoir leur vaccin », dit-elle.