MSF medical mobile teams vaccinating Elderly people and frontline Healthcare workers in a nursing home in Tripoli. © Mohamad Cheblak/MSF
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MSF : le Canada doit s’engager à partager ses vaccins contre la COVID-19

Aujourd’hui, il a été annoncé que le COVAX – le mécanisme mondial chargé de distribuer les vaccins contre la COVID-19 aux pays à revenu faible et intermédiaire – manquait d’au moins 140 millions de doses. Médecins Sans Frontières (MSF) demande au gouvernement canadien – qui a déjà conclu des ententes d’achat lui procurant suffisamment de doses pour vacciner cinq fois sa population – d’arrêter immédiatement d’accepter des doses additionnelles en provenance du COVAX et de fournir un plan clair sur la façon dont il entend partager les millions de doses excédentaires que le Canada a obtenues, mais dont il n’aura pas besoin.

Le COVAX manque de millions de doses, en partie en raison de la crise actuelle de la COVID-19 en Inde. Le Serum Institute of India, le plus grand fournisseur du COVAX, a dû suspendre ses livraisons, ce qui a privé les nombreux pays qui dépendent du COVAX d’accéder à des doses. L’OMS, UNICEF et d’autres agences ont appelé les pays du G7 comme le Canada à donner une partie de leurs doses excédentaires pour éviter une pénurie à grande échelle. Aujourd’hui, le gouvernement des États-Unis a annoncé qu’il ferait don de 20 millions de doses supplémentaires, portant le total de doses données à 80 millions, d’ici la fin juin. D’autres pays comme la France ont fait des annonces similaires.

Le Canada, pour sa part, plutôt que d’annoncer des dons, continue de recevoir des doses du COVAX, y compris les plus de 600 000 doses du vaccin d’AstraZeneca reçues la semaine dernière et les autres qui sont attendues d’ici la fin juin. Certes, la réception de doses est permise en vertu des conditions du soutien du Canada envers le programme COVAX.  Toutefois, en ces temps de grande iniquité vaccinale dans le monde, alors que le Canada continue de recevoir des millions de doses de divers vaccins issues de ses propres contrats d’achat bilatéraux et que les plans pour le vaccin d’AstraZeneca au Canada ne sont pas clairs, le gouvernement canadien devrait cesser d’accepter les doses du COVAX qui sont plus urgemment nécessaires dans les pays qui dépendent de ce mécanisme pour accéder aux vaccins.

 

À la suite de l’annonce d’aujourd’hui, le Dr Jason Nickerson, conseiller aux affaires humanitaires à MSF, a déclaré :

« Le Canada doit immédiatement suspendre l’acceptation de nouvelles doses de vaccin contre la COVID-19 en provenance du mécanisme COVAX et permettre que ces doses soient dirigées vers les pays à revenu faible et intermédiaire, qui sont loin d’avoir le même niveau d’accès aux vaccins que le Canada, qui lui a signé ses propres ententes bilatérales. »

« Cela est particulièrement vrai alors que le Canada n’a pas de plan clair pour le vaccin d’AstraZeneca – accepter des doses qui pourraient être utilisées ailleurs, puis les gaspiller, serait le pire scénario possible. »

« Le Canada doit également s’engager à mettre en place un véritable plan pour faire don de ces doses. Il dispose déjà d’un calendrier pour recevoir plus de vaccins qu’il n’en a besoin, or il est inexcusable qu’il n’ait pas de plan concret pour les partager avec le reste du monde. »