In late March 2014, MSF inaugurated a post-operative care unit in Zaatari refugee camp, northeast of Amman. The space was opened as a step-down overflow facility for war-wounded Syrians referred from MSF’s Ramtha surgical project and other Jordanian hospitals to receive long-term rehabilitative and convalescent care. Jordan’s stringent decision to seal its borders with Syria completely on 21 June denied war-wounded Syrians access to Jordan. Despite the intensification of fighting between warring parties in southern Syria, Jordanian borders remain tightly sealed, leaving the severely-wounded Syrians and lifesaving cases with very slim chances to survive. Today, MSF’s facility in Zaatari stands nearly empty despite the growing medical needs at the other side of the Jordanian borders. To this end, MSF has regrettably decided to end all operations in its Zaatari facility while the number of war-wounded mounts behind the closed borders. © Maya Abu Ata
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Nord-est de la Syrie : Les hôpitaux ont épuisé ressources financières et fournitures médicales avec la deuxième vague de COVID-19

La deuxième vague de la pandémie de COVID-19 a atteint le nord-est de la Syrie. Au 26 avril, il y avait plus de 15 000 cas confirmés – dont au moins 960 parmi le personnel médical  – et 640 décès, rapporte l’organisation médicale internationale Médecins Sans Frontières (MSF).

 

On pense que le nombre réel de personnes touchées par la COVID-19 est beaucoup plus élevé que ce qui est rapporté, car les gens peinent toujours pour accéder aux tests diagnostiques et aux soins de santé. Un an après le premier cas de coronavirus dans la région, la riposte reste fragile et nettement sous-financée, tandis que les plans de vaccination des travailleurs de la santé de première ligne et de la population restent flous.

L’épidémie actuelle de COVID-19 se propage rapidement dans tout le nord-est de la Syrie. Dans les deux hôpitaux dédiés à la prise en charge des cas de COVID-19 que MSF soutient dans la région, à Hassakeh et à Raqqa, les équipes médicales ont constaté une forte augmentation des cas confirmés au cours du mois dernier, y compris parmi les travailleurs de la santé. Avec un taux de positivité au test PCR aussi élevé que 47 %, il est clair que de nombreux cas n’ont pas été identifiés, ce qui est directement lié à la capacité diagnostique limitée dans la région.

 

Manque de ressources essentielles

 

« Il est choquant qu’après un an d’épidémie, la région du nord-est de la Syrie ait encore du mal à trouver les fournitures essentielles pour traiter la COVID-19 », déclare Crystal Van Leeuwen, responsable des urgences médicales de MSF pour la Syrie. « Il y a un manque évident de tests de laboratoire, une capacité hospitalière inadéquate pour prendre en charge les patients, pas assez d’oxygène pour assister ceux qui en ont le plus besoin et une disponibilité limitée des équipements de protection individuelle (EPI) pour les travailleurs de la santé. »

Le seul laboratoire de la région qui peut diagnostiquer la COVID-19 est à Qamishli. Il connaît actuellement des pénuries critiques de fournitures, et d’ici deux semaines, il n’y aura plus de capacité de test PCR dans la région à moins que d’autres fournitures n’arrivent. MSF a fait don de matériel diagnostique au laboratoire de Qamishili à quatre reprises depuis le début de la pandémie pour éviter les ruptures de stock imminentes et assurer la continuité des tests PCR. « Comme il n’y a pas de mécanisme transfrontalier des Nations Unies en place pour le nord-est de la Syrie, il est difficile d’approvisionner le nord-est depuis les organisations basées à Damas, telles que l’OMS, ce qui fait que la région est malheureusement mal desservie dans cette épidémie », dit Crystal Van Leeuwen.

Au moins deux centres de traitement de la COVID-19 à Hassakeh et Raqqa ont dû suspendre leurs activités après avoir manqué de fonds et de fournitures médicales, du fait d’un manque de planification du financement à long terme de la part des organisations humanitaires et des difficultés au niveau des voies d’approvisionnement. De nombreux autres hôpitaux non pris en charge sonnent l’alarme et demandent un soutien de base mais essentiel pour des articles tels que l’oxygène, les antibiotiques et les EPI afin de pouvoir faire face au nombre croissant de patients atteints de COVID-19.

 

Des plans de vaccination qui n’en sont pas vraiment

 

Alors que de nombreux travailleurs de la santé de première ligne à travers le monde ont reçu leur première injection pour les protéger contre la COVID-19, les plans de vaccination dans le nord-est de la Syrie, qui reposent sur de vagues promesses et une planification insuffisante, ne sont pas à la hauteur. Les autorités locales rapportent qu’on leur a promis seulement 20 000 vaccins pour une région qui compte cinq millions d’habitants, et on ne sait toujours pas si ces vaccins vont effectivement arriver.

« Avec ces engagements minimaux et le manque de planification claire, il est peu probable que des activités de vaccination à grande échelle contre la COVID-19 soient lancées de sitôt dans la région, et cela nous préoccupe grandement », s’inquiète Crystal Van Leeuwen. « L’allocation de vaccins et d’autres fournitures essentielles s’est révélée inéquitable entre les différentes régions du pays, ce qui montre qu’une fois de plus la réponse humanitaire dans le nord-est de la Syrie subit les effets négatifs de la politique régionale et de l’absence d’un mécanisme transfrontalier des Nations Unies. »

De nombreuses personnes dans le nord-est de la Syrie ont déjà un accès limité aux services de santé, à l’eau et à l’assainissement, ce qui les rend particulièrement vulnérables à cette deuxième vague de la pandémie. Dans les installations de traitement de la COVID-19 soutenues par MSF, les taux de mortalité continuent d’augmenter à mesure que les services de santé deviennent de plus en plus surchargés. Avec plus de 70 % des patients admis nécessitant de l’oxygène, il n’est pas possible de répondre à la demande.

« La réponse à la COVID-19 dans le nord-est de la Syrie est insuffisante, et les gens continuent de mourir inutilement de cette maladie », dit Crystal Van Leeuwen. « Une augmentation significative de l’aide des organisations médicales et humanitaires est essentielle, tout comme la flexibilité des donateurs pour soutenir les organisations de mise en œuvre tout au long des pics et des creux de cette pandémie. Comme on n’entrevoit aucune fin prévisible à la COVID-19 en Syrie, la provision de vaccins et une planification à plus long terme doivent être mises en place afin de prévenir d’autres souffrances inutiles et d’éviter des pénuries soudaines et perturbatrices de fournitures essentielles pour la prévention, le diagnostic et le traitement de la COVID-19. »