Emergency of the Kostyantynivka hospital. Donetsk Oblast, Ukraine. © Colin Delfosse
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Entre les lignes ennemies : la destruction des infrastructures de soins de santé en Ukraine

Jusqu’à maintenant, les équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) n’ont été autorisées à pénétrer que dans les régions contrôlées par les forces ukrainiennes, ce qui signifie qu’elles n’ont pu observer les destructions causées par la guerre que dans les territoires tenus par l’armée ukrainienne. Malgré les efforts pour obtenir l’autorisation d’accéder aux régions occupées par les forces russes, cet accès n’a pas été accordé; MSF n’a donc pas été en mesure d’observer la situation dans ces régions.

Les informations suivantes ont été recueillies dans des zones ciblées par des attaques (Mykolaiv, Apostolove) et dans des zones précédemment occupées par la Russie et reprises par les forces ukrainiennes (régions de Donetsk et de Kherson). Les informations s’appuient soit sur l’observation directe des équipes MSF, soit sur les témoignages recueillis auprès des patients, des patientes et du personnel de santé local. Bien que ces récits ne donnent qu’un aperçu de la dévastation causée par la guerre, ils témoignent de la souffrance de la population.  

 

Une scène de destruction

La ligne de front de la guerre en Ukraine s’étend sur près de 1 000 kilomètres. Avant la dramatique escalade de la violence, en 2022, plus de 14 000 personnes avaient déjà perdu la vie à cause du conflit[[1] Depuis février 2022, des milliers d’autres ont été tuées, blessées ou traumatisées, tandis que plus de 5,3 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays[2] et que 8,1 millions ont cherché refuge à l’étranger[3] ]. En réponse à l’invasion des forces russes, en 2022, l’armée ukrainienne a lancé en août 2022 une contre-offensive. Le 11 novembre, l’Ukraine avait repris 74 443 km2[4] de territoire précédemment occupé par l’armée russe. 

Depuis l’escalade du conflit, en février 2022, MSF a intensifié ses activités humanitaires en Ukraine, en mettant l’accent sur le soutien aux personnes vivant près de la ligne de front, où les besoins humanitaires et médicaux sont les plus aigus. Ce soutien s’est traduit par des soins chirurgicaux et d’urgences, l’évacuation de patients et de patientes vers des structures médicales plus éloignées de la ligne de front, la fourniture de médicaments et d’équipements médicaux essentiels, la mise en place de cliniques médicales mobiles, de physiothérapie et de soins de santé mentale.

Une salle d’opération remplie de débris et de décombres
Hôpital détruit à Lyman, dans la région de Donetsk.©️ Colin Delfosse

 

Après que la ligne de front se soit déplacée vers le sud-est, les équipes de MSF ont évalué les besoins médicaux et humanitaires des habitants et habitantes de 161 villes et villages qui avaient été pris au piège entre les mouvements des lignes de front dans les régions de Donetsk et de Kherson. L’objectif était de fournir des soins médicaux à ceux et celles qui vivaient encore dans le territoire contesté. Les équipes médicales ont souvent été appelées à se déplacer ou à travailler à moins de 12 kilomètres de la ligne de front. Ce qu’elles ont vu alors, c’est une véritable scène de destruction : des maisons, des magasins, des terrains de jeu, des écoles et des hôpitaux réduits à l’état de décombres par les bombardements et les tirs d’artillerie incessants. 

Drobysheve, un village de la région de Donetsk, est l’un de ces lieux qui ont été dévastés. Les équipes médicales de MSF n’ont pas pu y trouver un seul bâtiment dont l’intégrité structurelle permettait d’aménager une clinique de fortune. Elles ont finalement converti en cliniques des conteneurs d’expédition importés, et reproduit cette pratique dans dix villages des régions de Kherson et de Donetsk. 

Comme à Drobysheve, plusieurs villages des régions de Kherson et de Donetsk sont passés à deux ou trois reprises sous contrôle militaire de l’un ou l’autre des belligérants, essuyant chaque fois de lourds affrontements. Dans les combats livrés pour des villages comme Drobysheve, il est très probable que les destructions aient été causées par l’utilisation de l’artillerie lourde par les deux camps, laissant peu de répit aux gens pris entre deux feux.

« Dans plusieurs villes et villages où nous travaillons, la destruction est totale. En 25 ans de travail dans les zones de guerre, il n’y a peut-être qu’un ou deux cas où j’ai vu une dévastation similaire, dans des endroits comme Mossoul ou Grozny. Sur les 1 000 km de ligne de front en Ukraine, certaines zones ont tout simplement été rayées de la carte. » – Christopher Stokes, chef des programmes du FMS en Ukraine

Dans les zones de la région de Kherson reprises par les forces ukrainiennes, 89 installations médicales ont été endommagées au point de ne plus pouvoir fonctionner.[5] En tenant compte des villes et villages où se trouvaient ces installations et du nombre de personnes déplacées, cela signifie que plus de 163 000 personnes[6] sont privées d’accès à des infrastructures médicales.

Des attaques ciblées contre les infrastructures de santé

 

Au début de l’année 2022, le personnel de la santé de MSF avait déjà été témoin d’attaques contre les infrastructures de santé menées avec diverses armes. À deux reprises, les équipes médicales de MSF ont été témoins de l’impact des armes à sous-munitions sur les hôpitaux. 

Le 4 avril 2022, une équipe de MSF s’est rendue dans la ville de Mykolaiv, dans le sud-est de l’Ukraine, pour rencontrer les autorités sanitaires de la ville et de la région. Vers 15 h 30, alors que l’équipe entrait dans l’hôpital d’oncologie de la ville, qui traite des personnes blessées depuis la fin de février 2022, une attaque des forces russes a été lancée sur le quartier entourant l’hôpital. Après plusieurs explosions à proximité, les membres de l’équipe sont sortis de leur abri et ont vu dans la rue des personnes mortes et blessées. Plus tard dans la journée, ils ont été témoins d’une attaque qui a touché l’hôpital pédiatrique de la ville. Il n’y avait pas de cratère massif, comme c’est le cas pour tant d’autres explosions, mais de nombreux petits trous dans le bâtiment et sur le sol autour de la zone témoignaient d’un type d’impact caractéristique des armes à sous-munitions[7]

Une infirmière nettoie une chambre d’hôpital
Une infirmière à l’hôpital de Kostyantynivka, dans l’oblast de Donetsk, en Ukraine.©️ Colin Delfosse

 

Le matin du 15 juin 2022, une autre équipe de MSF a constaté des dommages similaires sur l’hôpital d’Apostolove, dans le sud de la région de Dnipro. Cet hôpital en état de marche avait été la cible de tirs pendant la nuit. Une fois de plus, il y avait des centaines de trous dans le bâtiment de l’hôpital et sur le sol, et des fragments d’éclats d’obus sur le bâtiment et dans la zone environnante. À la suite de cette attaque, le directeur de l’hôpital et les équipes médicales de MSF ont décidé de suspendre les activités médicales pendant plusieurs jours, jusqu’à ce que la zone soit décontaminée et confirmée sûre, privant ainsi les gens d’un accès aux soins médicaux en cas d’urgence.

Après la contre-offensive ukrainienne, MSF a pu accéder à de nombreuses structures médicales situées dans les zones précédemment occupées par l’armée russe, dans les régions de Kherson et de Donetsk. Les équipes médicales de MSF ont découvert que les installations avaient été pillées et que les véhicules médicaux, notamment les ambulances, avaient été détruits. Les équipes ont également trouvé des armes et des explosifs à l’intérieur de deux bâtiments.

Alors que la destruction généralisée des infrastructures civiles par les bombardements et les frappes aériennes a été bien documentée dans ce conflit, MSF a également été témoin, les 8, 11 et 15 octobre 2022, de trois cas distincts de présence de mines antipersonnel à l’intérieur d’installations hospitalières en fonctionnement. Ces structures médicales se trouvaient dans des zones précédemment occupées par les forces russes dans les régions de Kherson, Donetsk et Izyum.

 

« L’utilisation de mines terrestres est très fréquente dans les zones de front, mais il est choquant de les voir placées dans des établissements médicaux, ce qui constitue un acte d’inhumanité remarquable. Cela envoie un message clair à ceux et celles qui viennent chercher des médicaments ou des traitements : les hôpitaux ne sont pas des lieux sûrs. »

Vincenzo Porpiglia |

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Un autre exemple tragique des dangers que courent les centres de santé et le personnel médical est le bombardement, le 16 décembre 2022, de la place principale de la ville de Kherson, où MSF avait installé une clinique mobile. Après que MSF y ait cessé ses activités, la Croix-Rouge ukrainienne a repris les cliniques médicales mobiles; lorsque le site a la cible d’une nouvelle attaque, deux personnes ont été tuées.

Les soins de santé sous l’occupation

Entre le 15 novembre 2022 et le 19 février 2023, les équipes médicales de MSF ont offert environ 11 000 consultations aux personnes des villes et villages des régions de Donetsk et de Kherson précédemment occupées par les forces russes. Ces équipes ont observé que les personnes qui n’avaient pas pu ou pas voulu fuir n’avaient eu que peu d’options pour accéder à des soins de santé. La majorité des patients et des patientes (65 %) était plus âgée, moins mobile ou souffrait de maladies chroniques, notamment d’hypertension, de maladies cardiovasculaires et de diabète. Ces maladies chroniques sont souvent restées sans traitement pendant plusieurs mois, tandis que les pénuries alimentaires empêchaient les gens de contrôler leur alimentation, entraînant des problèmes de mobilité, de vue et de fonction musculaire, et augmentant leur dépendance à l’égard d’autrui.

De novembre 2022 à janvier 2023, MSF a mené 48 entretiens avec des patients, des patientes et des professionnels de la santé, qui ont décrit l’accès aux médicaments essentiels et aux soins médicaux comme étant sévèrement restreint pendant l’occupation russe. Cela a corroboré les rapports de nombreuses autres consultations privées entre le personnel de MSF et les patients et patientes. Selon ces mêmes personnes, les installations médicales et les pharmacies qui n’ont pas été détruites ont été pillées, et l’approvisionnement en médicaments n’a pas été assuré par les forces d’occupation.

 

« Il ne restait que quelques médecins et membres du personnel médical à l’hôpital lorsque les troupes russes sont entrées dans notre ville. Nous n’avions aucune ressource en chirurgie. Chaque jour, des personnes blessées par des éclats d’obus étaient amenées à l’hôpital. Nous les aidions, mais peu à peu, nous avons commencé à manquer de fournitures médicales.

J’ai dû aller voir les forces russes pour leur dire que nous n’avions rien pour soigner les gens. Par exemple, nous n’avions pas de plus de cathéters urétraux, qui sont nécessaires pour les personnes gravement blessées qui sont traitées en soins intensifs et qui ne peuvent pas se lever. Nous devions tremper ces cathéters dans des solutions spéciales pour pouvoir les réutiliser ensuite. Nous n’avions même pas de sacs de collecte d’urine et nous utilisions des bouteilles. Il y avait également un besoin urgent de médicaments pour les personnes souffrant de diabète et d’hypertension.

La plupart des personnes restées sur place étaient âgées et souffraient de maladies chroniques. […] Une fois, les Russes nous ont dit : “Écrivez la liste des médicaments, nous vous donnerons ce qu’il faut”. J’ai dû leur donner ces listes dix fois. La liste comprenait 86 articles et ils ne nous en ont donné que 16 : des bandages, de la gaze, des couvertures de lit en plastique, des canules, des seringues et quelques médicaments tels que des analgésiques et des anti-inflammatoires. Je leur ai demandé : “Comment je fais pour traiter, par exemple, l’hypertension ou le diabète?” »

– médecin de la région de Kherson

Ces difficultés à obtenir des médicaments ou à accéder à des soins de santé sont corroborées par les nombreux messages et entretiens entre les équipes médicales de MSF et les médecins et infirmiers ukrainiens travaillant dans les zones occupées par les forces russes dans les régions de Kherson et de Zaporizhzhia. Ces équipes médicales ont demandé à plusieurs reprises d’être approvisionnées en médicaments essentiels.

Une salle d’attente remplie de débris et de chaises
Centre d’aide médicale et sanitaire dans le village de Davydiv Brid, région de Kherson.©️ Colin Delfosse

 

Entre mai et septembre 2022, MSF a pu répondre à un nombre limité de ces demandes avec le soutien d’organisations bénévoles ukrainiennes, qui se sont efforcées d’acheminer des médicaments et des fournitures de base depuis les territoires sous contrôle ukrainien vers les zones contrôlées par l’armée russe. Le seul point de passage officiellement autorisé sur la ligne de front se trouvait à Vasylivka, une ville de la région de Zaporijia. Toutefois, depuis septembre 2022, le flux de fournitures entrant depuis l’Ukraine dans les zones occupées par les Russes a été entravé, et les équipes de MSF n’ont eu d’autre choix que d’interrompre l’envoi de fournitures médicales.

Selon le témoignage des patients et des patientes, certaines personnes ont survécu pendant des mois sans médicaments essentiels dans des zones où les combats faisaient rage. Plusieurs personnes étaient visiblement affaiblies par ce qu’elles avaient vécu, la transformation de leurs villages en champs de bataille, les bombardements incessants et la disparition ou la mort de membres de leur famille. 

 

« J’ai soigné un homme qui avait besoin d’un pansement pour sa blessure, mais il n’avait reçu aucun soin pendant des mois. Il n’avait ni solution désinfectante ni antiseptique ni matériel de pansement. Il s’est contenté de laver sa plaie et de réutiliser le pansement. »

Médecin |

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Les patients et les patients ont expliqué à MSF que leur capacité à se faire soigner dans les structures médicales était limitée par un certain nombre de facteurs, notamment les restrictions imposées à leurs déplacements. Dans plusieurs cas, ces gens n’ont pas été autorisés à quitter leur rue pendant des mois, même s’il s’agissait pour eux d’aller chercher des médicaments essentiels. 

La destruction des installations sanitaires a forcé les personnes ayant besoin de soins d’urgence à parcourir des distances beaucoup plus longues qu’avant, sur des terrains dangereux, s’exposant ainsi à des risques accrus. Une patiente de 65 ans du village de Borozenske, dans la région de Kherson, a raconté comment elle avait dû accompagner son mari à travers 12 points de contrôle pour une consultation médicale d’urgence, alors que la région était sous occupation des forces russes.

« La clinique de Borozenske a été gravement endommagée pendant l’occupation. Tous les ordinateurs et les équipements ont été volés. En mai, mon mari est tombé d’une échelle et s’est gravement blessé au pied. Nous avons contacté le médecin qui travaillait à la clinique, mais il n’a pas pu nous aider, puisqu’il n’avait plus de médicaments ni d’équipement. Il nous a donc recommandé d’aller à l’hôpital Berislav, situé à 50 km de Borozenske, et nous avons dû franchir 12 postes de contrôle russes pour atteindre l’hôpital, et nous devions rentrer Borozenske avant le couvre-feu. Vous comprendrez que devant ces défis, l’accès aux soins de santé n’était pas une priorité pour les gens, à moins qu’il ne s’agisse d’une question de vie ou de mort ».

– Une patiente de MSF, village de Borozenske, région de Kherson

Bien qu’il soit difficile de discerner un schéma clair, les entretiens menés avec les patients et les patientes de MSF indiquent que le traitement des personnes civiles et leur accès aux soins sous l’occupation des forces russes dépendaient du comportement imprévisible des différentes unités militaires.

Plusieurs patients et patientes de MSF ont déclaré avoir demandé de l’assistance et des médicaments aux autorités d’occupation, avec des résultats variables. Parfois, les demandes d’assistance étaient catégoriquement refusées, même par des médecins militaires, alors qu’à d’autres moments, on demandait aux gens de rédiger des listes de médicaments nécessaires, ce à quoi aucun suivi n’était accordé.

Les patients et les patientes ont indiqué que le comportement des unités russes était très variable, certaines s’employaient activement à soigner les personnes blessées et à assurer l’approvisionnement en médicaments, tandis que d’autres pillaient les pharmacies et les centres de santé.

 

Personnel soignant à l’hôpital de Kostyantynivka, Oblast de Donetsk, Ukraine.©️ Colin Delfosse

 

Des médecins qui vivaient auparavant dans des zones occupées par les forces russes ont en outre décrit aux équipes de MSF le traitement qu’ils ont reçu de la part des soldats, notamment l’intimidation, la détention, la violence et les mauvais traitements. Un médecin travaillant dans un établissement actuellement soutenu par MSF a décrit son expérience.

« Des soldats russes sont venus chez moi pour m’arrêter. Ils m’ont emmené au département administratif, où j’ai été interrogé pendant deux heures. Ils m’ont dit qu’ils voulaient que le personnel de l’hôpital collabore avec eux. Ils m’ont battu. Ils m’ont ordonné de ne plus parler ukrainien.

J’ai finalement été libéré, mais les soldats sont revenus une semaine plus tard, cette fois à l’hôpital. Ils m’ont menotté devant tout le personnel de l’hôpital. Ils m’ont fait monter de force dans un véhicule et m’ont emmené dans le sous-sol de ma maison où ils m’ont à nouveau battu. Ils étaient au moins dix. Ils ont tout détruit dans la cave, la maison et le garage.

Ils ont confisqué les clés de ma maison, et m’ont emmené au poste de police occupé par les soldats russes. J’ai été placé dans une cellule au sous-sol pendant une demi-heure avant qu’un soldat ne vienne à ma rencontre pour me prévenir que j’avais quelques heures pour quitter la région, faute de quoi ils me tueraient. On m’a dit de ne pas retourner à l’hôpital et de ne parler à aucun membre du personnel.

Ils m’ont fait monter dans ma voiture et m’ont suivi en direction de la zone grise. La route était truffée de mines antipersonnel. J’ai commencé à conduire, terrifié à l’idée de mourir dans ma voiture. J’ai réussi à traverser les champs pour rejoindre les forces armées ukrainiennes. Je leur ai montré les coupures et les ecchymoses causées par les menottes que j’avais aux mains, et ils m’ont aidé à passer en territoire contrôlé où j’ai pu rejoindre ma famille. »

– Un médecin de la région de Mykolaïv. 

Conclusion

La guerre en Ukraine a entraîné des destructions massives qui ont entre autres paralysé les infrastructures médicales, ce qui aura certainement un impact à long terme sur l’accès aux soins de santé. Lors des entretiens menés par MSF, les patients et les patientes qui vivaient dans les territoires occupés par les forces russes depuis l’invasion de février 2022 ont fait état de restrictions sévères quant à l’accès aux médicaments essentiels et aux structures médicales, ainsi que du pillage des hôpitaux et des pharmacies. Leurs témoignages sont cohérents avec l’état de santé de plusieurs patientes et patients de MSF, dont beaucoup sont restés sans traitement pendant des mois.

Les parties en conflit doivent respecter le droit humanitaire international et s’acquitter de leur obligation de protéger les personnes et les infrastructures civiles, dont les hôpitaux et les autres installations de soins de santé qui ne doivent jamais être pris pour cibles. Les parties belligérantes doivent permettre un acheminement continu de médicaments et de fournitures médicales essentielles et fournir un accès sûr et sans entrave à une aide humanitaire indépendante pour les personnes qui en ont besoin. 

MSF a commencé à travailler en Ukraine en 1999. Depuis le 24 février 2022, nous avons considérablement intensifié et réorienté nos activités afin de répondre aux besoins créés par la guerre en Ukraine. Aujourd’hui, MSF travaille à Apostolove, Dnipro, Fastiv, Ivano-Frankivsk, Kharkiv, Konstiantynivka, Kropyvnytskyi, Kryyih Rih, Kiev, Lviv, Lyman, Mykolaïv, Odessa, Pokrovsk, Sloviansk, Ternopil, Uzhhorod, Zaporijia et Zytomyr. Nos services médicaux comprennent la chirurgie d’urgence, le traitement de la tuberculose, les soins aux personnes ayant survécu à des violences sexuelles, la physiothérapie et les soins de santé mentale. Nous gérons également une flotte d’ambulances et un train d’évacuation médicalisé qui a permis, en 2022, l’évacuation médicale de 2 558 personnes, dont 700 souffrant de lésions traumatiques.

 


[1] Source: UN OCHA.

[2] Source: IOM.

[3] Source: UNHCR.

[4] Source : Institut pour l’étude de la guerre

[5] Source : Autorités régionales de Kherson.

[6] Source : Autorités régionales de Kherson.