A ministry of health (MoH) hospital team is checking on a pregnant woman in the newly built MSF maternity ward. MSF trains and partners with the MoH hospital staff. © MSF
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Soudan : MSF prend en charge des personnes blessées, alors que la population reste prise au piège des combats

Depuis samedi 15 avril, des combats intenses opposent les Forces armées soudanaises (SAF) aux Forces de soutien rapide (FSR) à Khartoum et dans d’autres régions du Soudan. De nombreuses personnes, y compris des professionnels et professionnelles de la santé, sont actuellement prises au piège. Là où nous sommes en mesure de fournir des soins médicaux, la situation est désastreuse.

Mise à jour, 21 avril : Depuis la dernière publication, nous avons reçu un total de 354 personnes blessées, parmi lesquelles 47 sont décédées.

Au cours des dernières 48 heures, Médecins Sans Frontières (MSF) a reçu un total de 136 personnes blessées à l’hôpital qu’elle soutient à El Fasher, dans le nord du Darfour. Parmi elles, 11 sont malheureusement décédées des suites de leurs blessures.

« La majorité des individus blessés sont des personnes civiles, dont de nombreux enfants, qui ont été prises dans les tirs croisés. Elles présentent de très graves blessures et, jusqu’à samedi après-midi, il n’y avait pas de capacité chirurgicale dans cet hôpital. Tous les autres hôpitaux du nord Darfour ont dû fermer, soit en raison de leur proximité avec les combats, soit en raison de l’incapacité du personnel à se rendre sur place à cause de la violence. Cela signifie que nous n’avions nulle part où envoyer les gens pour qu’ils soient soignés. En conséquence, 11 personnes ont succombé à leurs blessures au cours des 48 premières heures du conflit. »

Cyrus Paye |

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« Samedi après-midi, une petite équipe de chirurgiens issus des hôpitaux ayant dû fermer a cependant commencé à effectuer des interventions chirurgicales à l’hôpital. Jusqu’à présent, ils ont pratiqué six interventions chirurgicales majeures sur des personnes blessées par les violences.

L’hôpital est toutefois à court de fournitures médicales pour traiter les survivants et les survivantes. Il manque de médicaments et de sang. Il y a également une coupure d’électricité dans la ville depuis le début des combats, et les réserves de carburant pour le générateur de l’hôpital s’épuisent également. Nous avons reçu une liste d’articles chirurgicaux dont l’équipe a besoin de toute urgence et nous cherchons un couloir sûr pour les transporter jusqu’à l’hôpital. En raison du conflit, l’aéroport est fermé depuis samedi et il est essentiel qu’il soit rouvert afin que nous puissions acheminer du matériel médical supplémentaire et éventuellement une équipe chirurgicale de MSF en renfort. C’est la seule action qui permettra de sauver de nombreuses vies », poursuit Cyrus Paye.

Ailleurs dans le pays, et en particulier à Khartoum, au Darfour, au Kordofan Nord et dans les États de Gedaref, les équipes de MSF sont confrontées à de graves difficultés. Les locaux de MSF à Nyala, dans le sud du Darfour, ont été pillés, y compris l’un de nos entrepôts. À Khartoum, la plupart des équipes sont prises au piège par les violents combats en cours et sont incapables d’accéder aux entrepôts pour livrer aux hôpitaux des fournitures médicales essentielles. Même les ambulances sont refoulées. Elles ne sont pas autorisées à passer pour récupérer les corps des individus morts dans les rues ou pour transporter les personnes blessées à l’hôpital.

Les équipes médicales soudanaises avec lesquelles MSF a été en contact, à Khartoum et dans d’autres parties du pays, sont restées en service pendant de nombreuses heures, prodiguant des soins essentiels dans des circonstances extrêmement difficiles et en dépit de l’impact de la situation sur elles-mêmes et sur leurs propres familles. Plusieurs personnes sont épuisées.

Nous restons prêts à fournir du matériel et du personnel médical aux principaux centres de santé fonctionnels qui ont besoin d’assistance, mais il est trop dangereux pour quiconque de se déplacer à Khartoum et dans d’autres villes. De nombreuses personnes ne peuvent pas non plus se rendre dans les centres de santé ouverts en raison de la violence actuelle et de la crainte de mettre leur sécurité en danger.