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Soudan : les combats à El Fasher restent incessants malgré la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, avertit MSF

Onze jours après que le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé à la fin des combats à El Fasher, Médecins Sans Frontières (MSF) avertit que les hôpitaux continuent d’être attaqués et qu’aucune aide extérieure ne peut atteindre la ville en raison de l’intensité de la violence. MSF est l’une des rares organisations humanitaires internationales encore présentes à El Fasher.

Dans la nuit du vendredi 21 juin, des tirs des Forces de soutien rapide (RSF) ont touché la pharmacie de l’hôpital Saoudien d’El Fasher, soutenu par MSF. Une pharmacienne a été tuée pendant son travail et le bâtiment de la pharmacie a été endommagé. Bien que l’hôpital reste ouvert et traite encore des patients et des patientes aujourd’hui, il a été détérioré et n’est que partiellement fonctionnel. Des approvisionnements supplémentaires sont nécessaires de toute urgence pour continuer à soigner les personnes blessées, et une nouvelle attaque est à craindre en raison de la poursuite des combats à proximité. Hier, deux autres individus ont été tués, l’un à seulement 200 mètres de l’hôpital et l’autre à proximité des logements du personnel de MSF. Le nombre total de personnes blessées vendredi n’est pas connu.

« À El Fasher, nous assistons à un cycle d’offensives et de contre-attaques où les hôpitaux ne sont pas épargnés et où les parties belligérantes manquent à leurs responsabilités de protéger les personnes civiles »,

Michel-Olivier Lacharité, responsable des opérations d’urgence de MSF.

« Depuis le début des combats, il y a six semaines, plus de 260 personnes ont été tuées et plus de 1 630 ont été blessées – ces chiffres incluent les femmes et les enfants », explique M, Lacharité. « Nous ne savons pas si les hôpitaux sont délibérément visés, mais leur protection est un impératif qui doit être respecté. Les personnes civiles sont prises au piège et ne peuvent pas partir. Leur vie doit être protégée et elles doivent pouvoir recevoir un traitement si elles en ont besoin.

C’est la deuxième fois que l’hôpital Saoudien est touché depuis le début des combats, et la huitième fois qu’un hôpital est atteint dans la ville au cours des six dernières semaines. Il y a deux semaines, le ministère de la Santé a dû fermer l’hôpital Sud après qu’il ait été attaqué une cinquième fois. L’hôpital pédiatrique avait été contraint, avant cela, de fermer ses portes en raison des dommages causés par une frappe aérienne des Forces armées saoudiennes. À la suite de ces incidents, l’hôpital Saoudien, qui était auparavant une maternité spécialisée, est devenu le seul établissement de santé de la ville à disposer d’une antenne chirurgicale et à pouvoir soigner les personnes blessées.

Aujourd’hui, sa capacité à rester ouvert est également menacée. Nous avons besoin d’urgence de plus d’approvisionnements et de personnel pour pouvoir répondre à cette crise, mais les combats nous empêchent d’accéder à ce bâtiment. Tout en protégeant les personnes civiles et les hôpitaux, nous demandons instamment aux parties belligérantes de permettre un accès sûr. Nous pourrions ainsi continuer de fournir une assistance essentielle aux gens qui vivent à El Fasher et dans le camp de Zamzam, où sévit toujours une crise de malnutrition catastrophique et où un nombre inconnu d’individus ont fui depuis le début des combats ».