Vue du service des urgences de l’hôpital de Zalingei, soutenu par MSF, au Darfour-Central. Soudan, 2024. © Juan Carlos Tomasi/MSF
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Soudan : MSF appelle à la protection des structures de santé et de leur personnel après la mort d’un travailleur du ministère de la Santé

La violence oblige MSF à réduire son soutien médical essentiel dans le Darfour-Central.

Médecins Sans Frontières (MSF) pleure la mort d’un collègue du ministère de la Santé à l’hôpital de Zalingei, au Darfour-Central, survenue le 18 novembre dernier. Nous appelons de nouveau les Forces de soutien rapide à garantir la protection des installations de santé et de leur personnel. 

Nous présentons nos sincères condoléances à la famille du brancardier du ministère de la Santé, tué lors d’une fusillade devant l’hôpital. Lors de cette attaque, quatre personnes ont été blessées. À la suite de cet incident, et pour la deuxième fois cette année, nous avons été contraints de retirer notre personnel de l’hôpital de Zalingei afin d’assurer sa sécurité. 

« Nos équipes ne peuvent reprendre leurs activités humanitaires tant que les Forces de soutien rapide ne garantissent pas des conditions de sécurité permettant de protéger le personnel et les personnes qui reçoivent des soins », déclare Myriam Laaroussi, coordonnatrice des urgences de MSF au Darfour. « Il est inacceptable que les affrontements armés affectent les structures médicales et l’assistance humanitaire. » 

À l’hôpital de Zalingei, les équipes de MSF fournissent une assistance essentielle, notamment des soins d’urgence généraux et d’obstétrique, des soins chirurgicaux, pédiatriques, néonatals et hospitaliers. Nous avons également installé des tentes d’isolement pour le traitement de la rougeole et du choléra en cas d’épidémie. 

Depuis le 18 novembre, MSF maintient une collaboration active et continue avec le ministère de la Santé, les membres de la communauté, les agences de sécurité et différentes autorités afin d’améliorer le statut de protection de l’hôpital. Pendant le retrait de nos équipes de l’hôpital, nous continuerons à offrir un soutien en matière de ressources humaines et à fournir des médicaments. 

Cet événement fait suite à une première suspension des activités en août. MSF avait dû interrompre toutes ses activités à l’hôpital après l’explosion d’une grenade à l’intérieur de l’établissement dans la nuit du 16 août. Lors de cette attaque, une personne avait été tuée et cinq autres blessées, dont un membre du personnel du ministère de la Santé. Une équipe réduite avait continué à offrir des soins essentiels jusqu’à la reprise de nos activités le 31 août, après des discussions avec les principales parties prenantes.

Épidémie de rougeole

Les violences continues perturbent l’accès aux soins de santé pour des centaines de personnes, alors que MSF répond activement à une épidémie de rougeole dans la région. 

Du 1er avril au 20 novembre 2025, nous avons accueilli un total de 850 personnes atteintes de rougeole, dont 36 % souffrant de malnutrition aiguë. 

« Il est essentiel que nos équipes continuent d’offrir des soins médicaux d’urgence dans cet établissement. »

– José Sánchez, coordonnateur médical de MSF au Darfour

« Beaucoup de personnes que nous traitons souffrent également de malnutrition aiguë, ce qui augmente le risque de complications médicales graves », explique José Sánchez, coordonnateur médical de MSF au Darfour. « La malnutrition combinée à la rougeole peut être mortelle. » 

Au cours des derniers mois, nos équipes ont enregistré une augmentation inquiétante des cas de rougeole. Les moyennes hebdomadaires ont rapidement grimpé, passant de trois cas en juillet à 22 en août, 43 en septembre, 57 en octobre et 62 en novembre. 

« Il est essentiel que nos équipes continuent d’offrir des soins médicaux d’urgence dans cet établissement », conclut José Sánchez. 

Depuis près de 50 ans, MSF est en première ligne pour répondre aux crises majeures au Soudan, notamment aux épidémies et aux épisodes de malnutrition sévère. Nous continuons d’offrir un soutien aux communautés touchées par le conflit en cours par des activités humanitaires et médicales dans huit États du pays.