Des fournitures humanitaires ont été détruites par une frappe aérienne sur l'hôpital Nasser. Palestine, 2025. MSFPalestine, 2025. © MSF
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MSF déplore que le Canada n’ait pas profité du sommet du G7 pour défendre les principes d’humanité

Sana Bég
Directrice générale MSF Canada

Au terme du Sommet des dirigeants du G7 qui s’est tenu récemment, Médecins Sans Frontières (MSF) est profondément déçue que le Canada et les autres pays du G7 n’aient pas utilisé leur pouvoir pour défendre le droit international humanitaire (DIH) et la vie des personnes civiles prises dans des conflits. 

À un moment où les soins médicaux et les membres du personnel humanitaires sont délibérément pris pour cible, où l’accès humanitaire est bloqué et où les violations du DIH en toute impunité atteignent un niveau sans précédent, le sommet du G7 à Kananaskis, en Alberta, offrait aux dirigeants et aux dirigeantes une occasion cruciale de défendre les principes d’humanité. Le sommet s’est toutefois achevé, le 17 juin, sans qu’aucun engagement significatif ne soit pris pour protéger les espaces humanitaires ou tenir les contrevenants responsables de leurs actes. 

En tant qu’hôte et président du G7, le Canada aurait pu veiller à ce que la protection des personnes civiles et la défense des priorités humanitaires soient au cœur des discussions. Mais il n’y a eu aucune action. Ni le résumé du président ni aucune des déclarations communes n’ont reconnu que les fondements mêmes du système humanitaire actuel, qui reposent pourtant sur des règles établies, sont menacés. Aucun membre du G7 ni aucune des personnes invitées n’a exprimé un engagement clair en faveur des principes humanitaires fondamentaux ni promis de prendre des mesures contre ceux et celles qui continuent d’attaquer les personnes civiles et les gens qui leur prêtent assistance dans les situations de crise. 

Si le résumé du président mentionne “l’importance d’une aide humanitaire sans entrave” dans le conflit à Gaza comme point de discussion, il ne précise pas qu’il s’agit d’une obligation en vertu du droit international humanitaire et que les contrevenants doivent en assumer les conséquences. Bien que les dirigeants et dirigeantes aient apparemment discuté “d’autres situations de crise et de conflit, notamment en Afrique et en Haïti”, aucun appel à l’action spécifique n’a été formulé. 

Certaines des urgences humanitaires parmi les plus dévastatrices au monde, comme le terrible conflit au Soudan, n’ont même pas été mentionnées nommément. En tant qu’organisation humanitaire médicale qui fournit des soins aux personnes touchées par les conflits et les crises dans plus de 70 pays, MSF est le témoin direct de la façon dont l’indifférence alimente les souffrances des personnes les plus vulnérabilisées au monde. 

Le sommet de Kananaskis était l’occasion pour les dirigeants et les dirigeantes des pays parmi les plus puissants du monde de faire preuve de courage moral et de défendre les principes humanitaires, mais ils et elles ne l’ont pas fait.  

Dans un monde où le système humanitaire est menacé, l’inaction n’est pas neutre. Il s’agit là d’un échec du leadership, qui a et qui continuera d’avoir des conséquences mortelles.