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Sud de Gaza : Le dernier hôpital de soins complets au bord de la rupture

À la suite de nouveaux ordres d’évacuation émanant de l’armée israélienne, l’hôpital européen, situé à Khan Younès, a dû suspendre ses activités. Médecins Sans Frontières (MSF) prévient que l’hôpital Nasser, le dernier hôpital à proposer une offre de soins diversifiée dans le sud de Gaza, risque d’être submergé par l’afflux considérable de personnes blessées. Les équipes de MSF continuent de travailler à l’hôpital Nasser et font face à de graves pénuries de fournitures médicales, ce qui risque de priver la population de soins essentiels.

Actuellement, tous les services de l’hôpital Nasser ont dépassé leur capacité d’accueil suite à la hausse quotidienne des admissions. Les équipes de MSF continuent de dispenser des soins en utilisant les stocks d’urgence. Le 3 juillet, le service de pédiatrie a reçu une centaine de personnes alors que sa capacité est de 56 lits. Le nombre d’admissions au service d’orthopédie a doublé ces derniers jours.

« Des enfants sont allongés à même le sol. Il n’y a plus de matelas ni de lits disponibles. Les gens sont dans les couloirs, allongés sur des couvertures ou encore assis dans les escaliers », explique Cristina Roldán, infirmière responsable des activités de MSF. « Les perfusions sont accrochées au mur avec des clous. La situation est très difficile et notre équipe est épuisée. »

Le 1er juillet, à la suite de plusieurs ordres d’évacuation des forces israéliennes concernant les zones situées à l’est et au sud de Khan Younès, le ministère de la Santé a décidé d’évacuer par précaution l’hôpital européen de Gaza. Les personnes soignées à l’hôpital européen ont été transportées en ambulance vers l’hôpital Nasser. Cependant, beaucoup ont été obligées de s’y rendre en marchant près de 10 kilomètres. À Khan Younès, quelque 250 000 personnes risquent d’être déplacées en raison des ordres d’évacuation.

« Nous avons entendu dire que des personnes blessées ou malades avaient voyagé par leurs propres moyens, en arrivant à l’hôpital Nasser sur des brancards ou soutenues par des membres de leur famille », explique Javid Abdelmoneim, chef de l’équipe médicale de MSF à l’hôpital Nasser. En plus du nouvel afflux de personnes, l’hôpital Nasser fait face à des pénuries de carburant. Les personnes prises en charge à l’hôpital et dans les hôpitaux de campagne environnants risquent de perdre des soins essentiels. L’établissement est le principal site où les hôpitaux de campagne peuvent stériliser leur matériel. L’absence d’électricité risquerait de compromettre les soins primordiaux dispensés dans plusieurs hôpitaux de campagne.

« Il s’agit d’un problème généralisé, qui va de la pénurie de lits et de fournitures au manque de personnel pour effectuer des chirurgies. Un hôpital fermé, ce sont encore plus de vies menacées », déclare Javid.

Le 3 juillet, les autorités israéliennes ont refusé de laisser entrer des camions transportant des fournitures médicales de MSF dans la bande de Gaza, en raison des combats qui se poursuivent dans le sud. Aucun camion de MSF n’est entré à l’intérieur de Gaza depuis la fin du mois d’avril.

Les autorités israéliennes doivent de toute urgence ouvrir davantage de points de passage afin d’accélérer considérablement l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza. MSF appelle toutes les parties au conflit à garantir des voies d’accès sécurisées pour acheminer l’aide à Gaza. C’est le seul moyen de prévenir d’autres pertes humaines évitables.