Déclaration de MSF sur la décision du Canada de signer la Déclaration pour la protection du personnel humanitaire
« Nous réaffirmons notre engagement à respecter et à faire respecter le droit international […] à promouvoir la protection de tout le personnel humanitaire et à préserver le rôle irremplaçable de l’action humanitaire qui, en temps de conflit, constitue un filet de sécurité pour les personnes civiles. »
Tels sont les propos que le gouvernement canadien s’est engagé à respecter lorsqu’il a signé, le dimanche 21 septembre, la Déclaration pour la protection du personnel humanitaire. Cet engagement non contraignant, pris à l’initiative du gouvernement australien, réaffirme la responsabilité des gouvernements à l’égard de la protection des personnes civiles et des membres du personnel humanitaire en vertu du droit international humanitaire (DIH).
Pour Médecins Sans Frontières (MSF), il ne s’agit pas d’une déclaration abstraite, mais de notre réalité quotidienne. À Gaza, au Soudan, en République démocratique du Congo et ailleurs, nos hôpitaux ont été bombardés, nos convois détruits et nos collègues tués alors qu’ils soignaient des gens. Nous sommes des témoins de première ligne des conséquences dévastatrices que peut avoir le non-respect des règles de la guerre par les parties belligérantes.
La signature que le gouvernement du Canada a apposée sur cette déclaration est un signe encourageant de son engagement à défendre le droit international humanitaire. Maintenant, le Canada et les autres signataires doivent respecter leurs engagements et prendre des mesures concrètes pour renforcer la protection du personnel humanitaire, en enquêtant notamment sur chaque attaque contre des médecins, du personnel infirmier, des travailleurs et des travailleuses humanitaires. Le Canada et les pays signataires doivent aussi avoir recours à la loi pour demander des comptes aux auteurs de ces actes.
Les 17 000 Canadiennes et Canadiens qui ont signé notre pétition sont d’accord : les mots ne protégeront pas nos collègues et les gens à qui ils et elles prêtent assistance dans les zones de guerre. L’imputabilité, oui.